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Blog à part

Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Ca dézingue en Corse 23

Publié par Desmoulins sur 18 Octobre 2014, 17:05pm

Catégories : #Le milieu Corse

03/05/14

La gendarmerie a arrêté en flagrant délit 2 hommes accusés de racketter le bar «Le Lounge» de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio (Corse du Sud). Mickaël Minichetti, 36 ans et Michel Chiari, 38 ans, ont été mis en examen pour extorsion de fonds.

Minichetti, déjà condamné pour extorsion et braquage a été l'objet de 2 tentatives de meurtres : en février 2006 (2 décharges de chevrotines dans la tête, les auteurs se disant victimes de racket) et en octobre 2010 (7 balles). Cette dernière affaire serait liée au contrôle ou à la reprise du «Club 80». En 1997, il avait été condamné à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis, pour avoir tiré des coups de feu contre une camionnette de boulangerie. En juillet 2006, 2 tentatives d'attentat avaient eu lieu contre la pizzéria de sa mère et son véhicule. L'action avait été revendiquée par le FLNC-Union des Combattants dans le cadre d'une campagne anti-drogue.

Michel Chiari a déjà été condamné, notamment en 2001 pour une affaire de braquage. En octobre 2002, il avait été interpellé dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du leader nationaliste François Santoni en août 2001. Chiari était accusé d'avoir fourni le véhicule aux tueurs.

 

13/05/14

La Brigade Nationale de Recherche des Fugitifs, assistée de la brigade anti-gang de Lyon, a procédé à l'interpellation de Sébastien Mattei dans une galerie marchande du quartier Saint Priest de Lyon. Il avait été arrêté en 2006 au Portugal pour une série de braquages et avait été condamné à 16 ans de prison, peine qu'il a été autorisée à effectuer en France. Il s'était soustrait à ses obligations judiciaires en 2011 et est soupçonné d'avoir commis des braquages durant sa cavale.

 

21/05/14

Après dix jours de procès, on ne sait toujours pas pourquoi le 4 septembre 2010, sur la place du village de Sartène (Corse-du-Sud), deux hommes cagoulés ont tenté d'en assassiner un troisième qui buvait son café. Les deux accusés qui sont dans le box, Pierre Balenci - la "cible" qui en ripostant a tué l'un de ses deux agresseurs - et François
Ettori, le frère du mort, soupçonné d'être le deuxième tireur ni la dizaine de témoins venus à la barre, n'ont fait avancé le dossier.

Mercredi 21 mai, les avocats généraux Julie Colin et Nicolas Hennebelle ont requis 20 ans de réclusion criminelle contre François Ettori. Ils ont demandé à la cour d'acquitter Pierre Balenci pour le meurtre de Jacques Ettori en lui reconnaissant le bénéfice de la légitime défense, mais de le condamner à cinq d'emprisonnement pour avoir blessé dans la fusillade un maraicher atteint d'une balle dans l'épaule et pour port d'armes. Pierre Balenci a pris cinq balles dans le corps, dont une, dans l'abdomen, aurait pu être mortelle. S'il est descendu ce matin là boire son café sur la place avec son gamin de 8 ans, une arme chargée dans la poche de son pantalon, c'est, parce que "sa tête avait été mise à prix".

Oui mais par qui ?

François Ettori, lui, nie toute participation à la tentative d'assassinat. Inséparable de son frère Jacques - ils ont repris ensemble l'entreprise familiale de bâtiment et travaux publics à la mort de leur père - il dit l'avoir rejoint ce matin là dans sa voiture "comme chaque matin" pour faire la tournée des chantiers. Les deux frères se sont garés. Sur le reste, il ne sait rien.

«Du défilé de témoins muets, souvent hostiles, se dégageait pourtant une fascinante géographie. Deux cercles, dont chacun compte son lot de victimes d'assassinat ou de tentatives d'assassinat. Trois morts dans l'entourage de Pierre Balenci. A peu près le même nombre parmi les proches des deux frères Ettori. Et à chaque fois, les mêmes questions sans réponse. Mais le plus impressionnant était sans doute cette sorte de concours du silence qui s'instaurait entre les témoins. Un concours dont on sentait que le jury n'était pas celui de la cour d'assises, mais le public, derrière, qui saluait d'un regard ou d'un hochement de tête la qualité de résistance à la curiosité de la justice».

(source Le Monde : Pascale Robert-Diard)

 

27/05/14

Selon le site internet de l’Express, le promoteur immobilier porto-vecchiais Jean-Noël Marcellesi aurait été mis en examen en février par un juge d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille pour «escroquerie en bande organisée et blanchiment». Cette décision est intervenue dans le différend qui oppose, depuis quatre ans, Vitaly Borisovitch Malkin au Porto-Vecchiais.

 

02/06/14

Dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Anthony Galliot, 8 personnes ont été interpellées en Corse, dans les Hauts de Seine et en Savoie. Une 9ème personne a été extraite de sa cellule de la prison de Fresnes. Né en 1974 à Zonza, Anthony Galliot a été tué de plusieurs balles en mars 2013 alors qu'il sortait d'un bar de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio. Il avait été condamné en 2004 à 2 mois de prison avec sursis pour violence sur personne chargée d'une mission de service public. En décembre 2010, Galliot avait été condamné à 10 ans de prison pour sa participation à un vol d'or commis en Suisse en janvier 2004 (668kg volés à la société Metalor). Il était accusé d'avoir participé au convoyage des lingots d'or jusqu'en Corse. Il avait été arrêté en 2006 à Sao Paulo au Brésil, où il tenait un restaurant. Son nom avait également été cité en 1995 dans une affaire de braquages avec prise d'otages de la famille d'un directeur d'agence bancaire de Porto-Vecchio. Son frère Jean-Charles avait été abattu le 18 juillet 2002 à Salon-de-Provence alors qu'il venait de sortir de 3 années de détention pour extorsion de fonds.

 

04/06/14

Ce jour là un long article sur Michel Tomi paraît dans l'hebdomadaire l'Express. Je me permets d'en citer quelques passages et je rajouterais le lien pour que vous puissiez y jeter un coup d'oeil.

 

«L'entrepreneur corse, qui a bâti une immense fortune dans les casinos et les paris mutuels en Afrique, évolue aux confins des affaires et de la diplomatie, tout en assumant ses amitiés dans le milieu. Certains policiers l'habillent en "parrain des parrains". Il s'en défend. De son île natale au Gabon et au Mali, plongée dans un mystérieux empire.
Ce devait rester une enquête ultrasecrète, amorcée au creux de l'été 2013, prélude à un Overlord judiciaire, un débarquement surprise au petit matin. Depuis des mois, un cercle restreint de policiers surveillait des yeux et des oreilles un homme montagne, de près de 2 quintaux, cloué dans une chaise roulante par la maladie. Observant le moindre de ses déplacements, guettant ses conversations en langage codé, du "pays d'en bas", le Gabon, où il réside, au "pays du froid", la France, où il vient régulièrement se faire soigner.

Quand, flanqué de ses gardes du corps, Michel Tomi quitte sa villa du quartier de la Sablière, à Libreville, pour gagner Paris ou Marseille, il faut l'aider à se hisser dans son Falcon 50, stationné en bout de piste, sous la fournaise, à l'aéroport Léon-M'Ba. L'homme d'affaires possède sa propre compagnie, Afrijet, empruntée par plusieurs chefs d'Etat africains. A l'arrivée au Bourget, son chauffeur, Valentin, l'attend dans sa Mercedes S350. Et pendant que son yacht, un Mangusta 108 de 33 mètres de longueur, mouille à Malte, toutes les sonnettes du ministère de l'Intérieur se mettent à tintinnabuler, signalant l'arrivée de l'empereur des jeux en Afrique».

 

[...]

 

«A Bamako, son Fortune's Club, ouvert en 1996, se voit de loin. Sa façade pataude, dans l'enceinte de l'hôtel de l'Amitié, fait figure d'avant-poste du groupe Kabi dans le pays. Tomi et IBK s'apprécient depuis qu'ils se sont rencontrés, en 1995. Vingt ans plus tard, le président malien, qui voit dans le Français un "frère", se retrouve accusé, par ricochet, de corruption. Tomi lui aurait payé des séjours parisiens à l'hôtel, prêté ses avions pour sa campagne. "Faux! rétorque Mahamadou Camara, ministre malien de la Communication.

A Paris, le chef de l'Etat a été pris en charge, non par les hommes de Tomi, mais par les services de sécurité compétents, et son séjour au Royal Monceau comme ses vols sur Afrijet ont été payés par l'Etat malien." IBK, qui ne décolère pas, flaire un coup monté depuis Paris, là où tout a commencé.

Place Beauvau, en 2012, Manuel Valls fait de Tomi un objectif prioritaire

Le sombre feuilleton a commencé à deux pas de l'arc de Triomphe. Par un mitraillage au téléobjectif, dans le sillon de l'affaire du cercle Wagram, un polar corse digne de la série Mafiosa. En 2011, la police découvre qu'un clan tente de mettre la main sur cet établissement de jeux parisien. Trois hommes à la dangereuse réputation, héritiers de la Brise de mer, prennent la fuite, dont Jean-Luc Germani, mis en examen pour assassinat.

Les enquêteurs du renseignement de la préfecture de police entament des filatures. Et tombent sur l'homme en fauteuil, Michel Tomi, suspecté de fournir quelques subsides au fugitif corse en Afrique. Au printemps 2012, avec l'aide de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), la PJ file d'ailleurs l'épouse de Germani jusqu'au Cameroun, mais l'opération fuite.

Au même moment, en avril 2012, Michel Tomi, lui, est pris en photo à Paris. Veste blanche, lunettes fumées, escorté de trois gardes du corps africains, il sort de la Maison de la truffe, une table parisienne huppée où il vient de déjeuner avec IBK. On le voit aussi dans sa Mercedes, rue François-Ier, avec Bernard Squarcini, l'ancien patron de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), proche de Nicolas Sarkozy. Tomi vient de l'appeler.

"IBK, le candidat soutenu par la France, ne disposait pas de vraie sécurité, explique Squarcini à L'Express. Michel Tomi, qui est un ami, m'a donc demandé de l'aider. On s'est vus cinq minutes dans sa voiture et j'ai voulu rendre service en le mettant en contact avec la société Gallice, mais il n'y a aucun lien d'affaires. Et il suffit de ça pour qu'on nous rhabille en mafieux ! Michel Tomi, j'ai dû le voir cinq fois en dix ans ! Alors qu'il entretient des liens privilégiés avec un officier de la PJ..."

 

[...]

 

«Michel, lui, a débuté tout en bas de l'affiche, un bac math élém (scientifique) en poche, croupier à Monaco à la fin des années 1960. A 21 ans, il intègre l'un des cercles de jeux de la famille Francisci, avant de passer au cercle Opéra, à Paris, puis au casino Ruhl, à Nice. "Un spécialiste du baccara", relate, en souriant, une vieille connaissance.

La raison d'Etat a toujours su s'appuyer, en Afrique et ailleurs, sur d'utiles intermédiaires

C'est en Espagne qu'il se prend pour la première fois les pieds dans le tapis vert : on lui retire son agrément professionnel pour parties truquées. S'ensuivra Bandol et son casino. L'établissement varois est fermé en 1988, après une enquête sur des minorations de recettes, rapatriées vers la Corse. Michel Tomi est condamné en tant que patron de fait à deux ans de prison, dont un avec sursis. Tout s'écroule.

A sa sortie de prison, un entrepreneur corse va lui ouvrir les portes de l'Afrique : Robert Feliciaggi, "Bob l'Africain", un champion du réseau, des services rendus, de l'ambition affichée, chemise ouverte sur une chaîne en or, verbe pesé. La France au coeur du continent noir, c'est lui et les siens, les "Corses d'Afrique". La liste confine au Who's Who : Charles Pasqua, Toussaint Luciani, directeur d'Elf Corse ; André Tarallo, le "M.Afrique" d'Elf, la pompe à fric des partis politiques français... Dans la place, "Bob" est un incontournable.

Lui-même en convenait, entre deux bouffées de cigare, auprès d'Antoine Glaser et Stephen Smith, dans leur remarquable livre Ces messieurs Afrique (Calmann-Lévy, 1994-1997) : "Dans les années 1980, il n'y avait pas de contrat au Congo qu'une entreprise française, publique ou privée, n'ait obtenue sans nous solliciter." La raison d'État a toujours su s'appuyer, en Afrique et ailleurs, sur d'utiles intermédiaires.

En ce début des années 1990, Michel Tomi a une intuition : implanter le PMU au coeur du continent noir. Faire miser les Africains sur la cinquième à Longchamp? L'idée, soutenue par Bob Feliciaggi, semble à priori aussi évidente que dresser un souk à Notre-Dame. Ce sera un jackpot, couronné par la création d'un Grand Prix de l'Amitié France-Afrique, à Vincennes. Les boubous et le pavillon du Congo au milieu des turfistes. Aux soirées de gala, on croise Edith-Lucie Bongo, la femme du président gabonais, le conseiller en hydrocarbures du même Bongo, Michel Roussin, alors vice-président du groupe Bolloré, Loïk Le Floch-Prigent, ancien patron d'Elf...»

 

[...]

 

«Dans l'immense villa de Michel Tomi, au goût sûr, les policiers admirent le vestibule cathédrale et la piscine à l'extérieur. Sur la table de chevet, une biographie de De Gaulle dédicacée par un ponte du RPR. Et, dans le dressing, une trouvaille, dans un coffre-fort. "Des feuilles manuscrites, donnant la clef de répartition de plusieurs casinos, dont celui d'Annemasse", se souvient le juge monégasque chargé de l'instruction, Jean-Christophe Hullin.

Les bénéficiaires étaient désignés par des surnoms, dignes de héros de BD : "Roro" (Robert Feliciaggi), 20%; "Mimi" (Michel Tomi), 20%; "Pasqua" ("Rien à voir avec l'homme politique, c'est un agent immobilier de Porticcio", jure Tomi), 10 ou 15%. Sans compter un certain "Tout à fait", crédité de 20 %. Les pseudos garderont leur mystère. Mais bien des questions planent, déjà, sur d'éventuels liens avec le grand banditisme insulaire. "Un examen plus minutieux des remises de fonds du casino d'Annemasse laissait penser que beaucoup était redistribué à des proches du parrain de la Corse-du-Sud d'alors, Jean-Jé Colonna", poursuit Jean-Christophe Hullin.

Dans l'affaire, Tomi sera condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis, pour "corruption active". Quant à Pasqua, condamné dans un premier temps à dix-huit mois avec sursis, il sera finalement relaxé par la Cour de justice de la République.

 

[...]

 

«L'entrepreneur est régulièrement effleuré par les affaires en Corse, ombre portée sur une île où il ne met plus les pieds. Sauf pour les enterrements.

En mars 2006, l'assassinat non élucidé de son ami et ancien associé Robert, sur le parking de l'aéroport d'Ajaccio, jette un grand froid dans l'île. Tout comme celui, deux ans plus tard, de Richard Casanova, la crème du banditisme local et, selon la police, l'un des boss présumés de la Brise de Mer. En avril 2008, Michel Tomi est encore là, dans la foule de Notre-Dame-de-Lourdes, à Bastia. Il a veillé, deux nuits durant, le corps du défunt, "le roi Richard", casier immaculé, et quinze ans de cavale bien tranquille à Paris, au Gabon...

La rumeur, tenace, veut qu'il ait été protégé au sommet. Elle dit aussi qu'on pouvait le voir comme chez lui, les pieds sur la table, au QG de la société "Feliciaggi-Tomi", rue de la Trémoille, à Paris. Là où s'empilaient autrefois des billets de 500 francs dans un coffre-fort. Dans le téléphone de Casanova, le numéro de Michel Tomi était référencé à "Tonton" et celui de son fils, Jean-Baptiste, à "Ours". "Si je considérais Richard Casanova comme mon fils, je n'ai jamais fait d'affaires avec lui", tranche Michel Tomi, dans un entretien à L'Express.

Est-ce en souvenir de Casanova que Tomi participe, un an plus tard, sous les yeux stupéfaits de la PJ, avec d'autres proches de "Richard", à un étrange "sommet", près de la Défense, à Nanterre? Le 11 mars 2009, devant le restaurant La Terrasse, sa Mercedes s'arrime au trottoir. L'empereur des jeux de l'Afrique pétrolifère a rendez-vous avec de solides représentants de la pègre insulaire, dont le précité Jean-Luc Germani, beau-frère de Casanova. Dans cette petite assemblée à la mine sombre, Tomi, l'ancien, fait figure de parrain aux yeux des policiers. Germani leur expliquera qu'il cherchait seulement des conseils, ayant "l'opportunité de créer une société d'exploitation de machines de jeux" en République démocratique du Congo.

Pour les enquêteurs, l'assistance "technique", sinon morale, de l'empire Tomi à la Corse n'en pose pas moins question. C'est Tomi qui, en mémoire de Casanova encore, subvient aux besoins de Sandra Germani, sa veuve, payant son loyer de 7000 euros dans le VIIe arrondissement de Paris. Tomi, toujours, qui achète des véhicules au fils d'un membre de la Brise de mer, poursuivi dans des règlements de comptes à Ajaccio. Tomi, enfin, qui dédouane un jeune Corse d'Aix-en-Provence chez lequel les gendarmes trouvent 34 000 euros cash, le 16 mai 2012. "Il était dans l'incapacité de payer ses trois avocats", a expliqué, en substance, le patriarche».

 

[...]

 

L'enquête s'annonce aussi complexe que le personnage. "Michel a une intelligence d'opportunité, résume, en souriant, un vieil ami. Il sait jusqu'où ne pas aller, et passe au travers de tout..." Jean Ping, ancien ministre des Affaires étrangères du Gabon, renchérit : "Son influence diminue au Gabon, où il a un différend avec le directeur de cabinet d'Ali Bongo. Il met également le cap sur le Mali, tente aussi de prendre pied au Tchad, voire au Sénégal..." Squarcini : "Michel Tomi, c'est quelqu'un qui connaît mieux que quiconque les dessous de l'Afrique et qui a un relationnel particulier aux chefs d'Etat avec lesquels la France doit opérer...

Il travaille pour le drapeau." Un avocat, excédé par l'enquête judiciaire, traduit : "Il rend des services au pays. Alors ou on fait de la realpolitik, ou on n'en fait pas." Un parrain ? "Ça me fait rire. Où l'imagination va-t-elle se nicher?, ironise Michel Tomi. Allez, je veux bien concéder que je suis un homme d'honneur, car j'ai le respect de la parole donnée." Aux dernières nouvelles, en tout cas, le nom de l'homme d'affaires circule le plus naturellement du monde chez des candidats aux présidences africaines, comme possible "sponsor" de campagne.

A l'heure de la crise, l'exil à l'étranger donne un souffle d'air économique au haut Taravo, une région reculée de Corse, berceau des Tomi, que les insulaires ont rebaptisée la "Vallée des jeux". Tel un patriarche, Michel recrute en Afrique des dizaines de jeunes gens, recommandés par des proches, leur offrant un salaire important comme croupier ou employé dans l'une de ses sociétés.

Selon un document confidentiel de la direction générale des impôts à Libreville que L'Express s'est procuré, le Pari mutuel urbain gabonais (PMUG) employait en 2012, 386 salariés, majoritairement africains, pour une masse salariale totale de 2778667794 francs CFA, soit plus de 4236000 euros. Une vingtaine de Corses expatriés trustaient les meilleures rémunérations. Toujours selon ces registres, le fils et la fille de l'entrepreneur, Jean-Baptiste Tomi et Marthe Mondoloni, figurent ainsi parmi les plus gros salaires (plus de 90000 euros chacun avant impôts en 2012). On y croisait aussi d'autres proches, tels Jean-Luc Codaccioni, apparu dans plusieurs procédures judiciaires. Et le fils de Jean-Luc Germani, ce dernier étant considéré comme le nouvel homme fort du milieu en France, en cavale. "Sa tante me l'a demandé, reconnaît Michel Tomi, ça m'a fait plaisir. D'ailleurs, j'emploie une cinquantaine de jeunes Corses en Afrique, où est le mal?" La Corse? Une île de bonté.


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/corse-afrique-les-jeux-dangereux-de-monsieur-tomi_1548315.html#trSsiVw9JubcSX17.99

 

18/06/14

Convoqué par la police judiciaire à Nanterre, Michel Tomi, a été placé en garde à vue pour blanchiment aggravé en bande organisé, abus de biens sociaux et faux en écriture privée. Parallèlement, une quinzaine de ses proches étaient interpellés et des perquisitions permettaient la saisie de documents par les enquêteurs de l'Office Central de Répression de la Grande Délinquance (OCLIFF). Né le 18 septembre 1947 à Alger, où son père est commissaire à la police judiciaire, Michel Tomi arrive en France en 1956. D'abord croupier à Monaco, il intègre ensuite les cercles de jeux à Paris (ceux contrôlé par le clan Francisci), notamment le Cercle de l'Opéra qu'il dirige en 1973. En 1974, Tomi intègre le Casino Ruhl à Nice (dirigé à l'époque par Jean-Dominique Fratoni) puis s'installe en 1978 en Catalogne où il gère 3 casinos, avant de se voir retirer son agrément. De retour en France après un détour par les Caraïbes, il se voit également retirer son autorisation mais s'occupe, en coulisses, du casino de Bandol, dirigé officiellement par son frère Jean Tomi. Le casino est fermé en 1998 pour des fraudes et Michel Tomi est condamné en 1996 à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis.

Dans les années 90, il s'associe avec Robert Feliciaggi (abattu en mars 2006) pour développer des activités de jeux en Afrique Noire : casinos, PMU, hôtellerie, immobilier, aviation d'affaires,...Ces activités expliquent ses liens avec les dirigeants africains, notamment Omar Bongo, puis son fils Ali, ou encore Ibrahim Boubacar Keita («IBK», actuel président du Mali). C'est aussi un proche de Charles Pasqua, dont il finance la campagne pour les européennes en 1999 en échange d'autorisations pour le casino d'Annemasse, officiellement dirigé par sa fille, Marthe Mondoloni. Michel Tomi est condamné dans cette affaire en mars 2008 à 4 ans de prison dont 2 ans fermes et 150000 euros d'amende. Tomi entretient aussi des liens d'amitiés avec Bernard Squarcini, ancien Directeur Central du Renseignement Intérieur. Il est également considéré comme un proche de la BDM, soutenant financièrement Sandra Germani, veuve de Richard Casanova (abattu en avril 2008), et engageant au PMU gabonais le fils de Jean-Luc Germani, frère de Sandra, ancien braqueur, recherché pour un règlement de comptes et pour l'affaire du Cercle Wagram. Michel Tomi justifie ses protections par une longue amitié avec Casanova.

 

25/06/14

Cinq jeunes gens ont été interpellés mercredi matin dans la région bastiaise, dans le cadre de l'enquête sur le mitraillage de la gendarmerie de Bastia le 12 juin, a-t-on appris de source proche de l'enquête. L'opération, mobilisant une centaine de gendarmes et policiers, a été menée conjointement par la direction départementale de la police judiciaire, la section de recherches de Corse et de la SDAT (sous-direction anti-terroriste), saisies parla section anti-terroriste du parquet de Paris. Les interpellations ont eu lieu à Bastia et Ghisonnacia (Haute-Corse) et des perquisitions étaient toujours en cours dans la matinée. L'un des jeunes interpellés a été extrait de la maison d'arrêt de Borgo (Haute-Corse) pour être entendu.

Les enquêteurs ont remonté la piste jusqu'à ces cinq personnes, placées en garde à vue au commissariat de Bastia et à la brigade de recherche de Borgo, à partir de la moto incendiée retrouvée peu après les faits près de l'hôpital de Bastia, a précisé une source judiciaire. Ces jeunes gens ne sont pas forcément connus pour leur engagement nationaliste, mais plutôt pour des vols et recels. Reste à savoir s'ils sont intervenus dans la fourniture de moyens ou dans l'opération de mitraillage.

La façade de la caserne de gendarmerie de Montesoro avait été mitraillée à l'arme automatique, le 12 juin au petit matin, quelques heures avant une visite du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Une quinzaine d'impacts ont été relevés par les enquêteurs. Le tir aurait été effectué par une personne montée sur un véhicule à deux roues.

 

28/06/14

C'est une affaire bien curieuse et déconcertante qui embarrasse au sein même des plus hautes instances de l'administration judiciaire. Un article d'Aujourd'hui en France évoque, avec détails et documents à l'appui, la correspondance épistolaire qu'un haut fonctionnaire de l'administration judiciaire, à savoir le directeur interrégional des services pénitentiaires d'Ile-de-France, aurait adressée, durant trois ans, de janvier 2011 à janvier 2014, à un détenu corse, Joseph Menconi. Le haut fonctionnaire aurait envoyé plusieurs « cartes de vœux » au détenu actuellement incarcéré au centre de détention de Rennes-Vezin en Ille-et-Vilaine.

La première carte de vœux du haut fonctionnaire a été envoyée le 14 janvier 2011 à Joseph Menconi qui était à ce moment-là détenu à la centrale de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées. Et elle «témoigne déjà d'une proximité certaine entre les deux »hommes : « J'espère que les choses avancent pour vous en ce qui concerne la préparation d'une libération conditionnelle ».

Une nouvelle carte est expédiée l'année suivante. Sur celle-ci, le haut fonctionnaire dit s'occuper du transfert de Joseph Menconi qui se trouve toujours à Lannemezan et donc loin du territoire où il officie. Mais courant 2012, le détenu est transféré à la centrale de Poissy dans les Yvelines, et donc, cette fois-ci, dans sa sphère de compétences.

La dernière carte envoyée le 13 janvier dernier : «J'espère que l'année 2014 sera celle de votre libération et que vous pourrez retrouver votre femme et votre enfant. Je vous le souhaite très sincèrement».

Y aura-t-il des conséquences judiciaires étant donné que le code de procédure pénale «interdit au personnel des prisons « d'entretenir avec les personnes placées ou ayant été placées » sous leur autorité « des relations qui ne seraient pas justifiées par les nécessités de leur fonction». Joseph Menconi aurait, comme la loi l'y autorise, déposé une demande de libération conditionnelle en début d'année.

 

12/07/14

Paul-Dominique Nicolaï, 56 ans, a été pris pour cible alors qu'il circulait avec son véhicule près de Sartène. Gérant du Simply Market local, il a été blessé à la main et à l'épaule mais a réussi à poursuivre sa route jusqu'à l'hôpital de Sartène, avant d'être évacué par hélicoptère, vers Ajaccio. Une vingtaine d'impacts ont été relevés sur sa voiture. Un véhicule, sans doute volé, utilisé par le ou les tireurs, a été retrouvé incendié peu après. Nicolaï avait déjà été pris pour cible le 24 juin 2013, le rendant handicapé à 80%. Connu pour recel, Nicolaï avait une arme de poing le jour de cette tentative d'assassinat. Des proches s'en étaient emparés avant l'arrive des forces de l'ordre. Relaxé en appel pour port d'arme, Paul-Dominique avait été condamné par la Cour d'Appel de Bastia à 18 mois de prison avec sursis le 12 mai 2014.

 

18/07/14

La police judiciaire a interpellé à Bastia François-Marie Berand, 55 ans. Originaire de cette ville, Berand s'était installé près de Caleira en Colombie depuis 2009. Il est soupçonné d'avir servi d'intermédiaire entre fournisseurs colombiens et vénézuliens et trafiquants français dans l'affaire dite de la «narco-torpille». En avril 2013, 3 plongeurs avaient été arrêtées à Rotterdam alors qu'ils allaient récupérer une «torpille» placée sur la coque du pétrolier «Laguna D» en provenance des Caraibes. La cache contenait 101 kg de cocaïne. Dans la foulée, 9 personnes ont été arrétées en France dont 6 ont été placées en détention. L'un des hommes arrêtés au PB est Marc Armando, 56 ans. Il s'est suicidé en prison quelques jours après son interpellation ? Une autre des personnes arrêtées est Jean-Michel Dominici, frère Ange-Philippe Dominici, condamné en décembre 2010 à 14 ans de prison pour son rôle dans le braquage de la société Metalor (un vol de 668 kg d'or commis en Suisses en janvier 2004).

 

06/08/14

Roger Sialelli, 47 ans a été pris pour cible alors qu'il sortait en voiture de son domicile. Une trentaine d'impacts de balles a été relevée sur son véhicule. Blessé au torse et à la tête, il a eu la force de conduire quelques kilomètres jusqu'au centre ville de Sartène. Une voiture incendiée, avec 2 armes à bord, a été retrouvée peu après. Sialelli est connu de la police pour diverses affaires. Il a notamment été condamné pour complicité de vol de voiture, voiture qui avait servi dans le meurtre de Noël Andréani le 26 juin 2009. Ancien membre du MPA, Andréani était un proche des dirigeants nationalistes Alain Orsoni et Antoine Nivaggioni (abattu en octobre 2010).

 

17/08/14

Jean-Christophe Massiani, boulanger de 31 ans, a été tué par une rafale d'arme automatique alors qu'il effectuait sa tournée de livraison de pain à Urtaca (Haute-Corse). Sous contrôle judiciaire pour recel et escroquerie depuis 2012, il était connu pour vol à main armée contre des bijouteries parisiennes (en 2007), association de malfaiteurs et tentative d'assassinat (2007), vol à main armée avec séquestration (2009) et vol avec effraction (en 2010). Massiani avait également géré le bar «le Before» à l'Ile-Rousse au milieu des années 2000.

 

21/08/14

Un promoteur immobilier d'une cinquantaine d'années, originaire de Bastia, a été remis aux autorités judiciaires italiennes après son arrestation en juin dernier par la police judiciaire française. Un magistrat de Naples souhaite l'entendre et sans doute l'inculper, pour sa participation à un vaste trafic de résine de cannabis entre le Maroc et la région de Naples, via la Corse. En mars 2012, 1,2 tonne de résine de cannabis avait été saisie à Naples. L'enquête avait débouché le 28 mai dernier par 7 interpellations en Italie. Le réseau est accusé d'avoir importé plusieurs tonnes de cannabis en Italie depuis 2010.

Source (crimorg)

 

(Sources : Le Monde : Corse Matin ; Alta Frequenza ; Le Parisien)

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