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Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Gangs de bikers, l'heure est au changement. Partie 2

Publié par Desmoulins sur 25 Mars 2019, 15:47pm

Catégories : #Biker, #Criminalité, #MC

Ces réactions épidermiques ont eu plusieurs conséquences pour les Hells. Déjà, l'arrivée sur plusieurs territoires de rivaux mondiaux comme les Bandidos ou les Outlaws qui ont donc profité des séditions pour se rapprocher des frondeurs mettant à mal leurs hégémonies locales.

Fin 2012, Europol fait déjà part de son inquiétude quand au développement des gangs de motards en Europe et des risques de violences qui leur sont liés. Il y aurait ainsi plus de 700 chapitres de gangs de motards dans les pays européens, notamment les «poids lourds» du secteur : Hells Angels, Bandidos, Outlaws et Gremiums. Europol relève aussi l’expansion des Satudarah Maluku MC (créé en 1990, 20 chapitres et 14 clubs support aux Pays-Bas, 2 chapitres en Allemagne et 1 en Belgique) et des Blue Angels (4 chapitres au Royaume-Uni et 6 en Belgique). (Europol - Crimorg.com)
Mais ce qui pourrait déstabiliser la scène criminelle biker européenne est l’arrivée de nouveaux clubs venus d’autres continents comme les Comanchero (originaire d’Australie, avec désormais un chapitre à Sarajevo et en Espagne), les Rebels (également d’Australie avec des chapitres à Malte, au Royaume-Uni, en Suède et en Espagne), les Coffin Cheaters (d’Australie aussi, avec 5 chapitres en Norvège), les Rock Machines (du Canada, avec des chapitres en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Kosovo, en Suède et en Suisse), les Mongols (originaire de Californie avec désormais des chapitres en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Suède, en Finlande, en Norvège, au Royaume-Uni, en Espagne et en France via l’île de la Réunion) et les Vagos (de Californie avec des chapitres en Suède et en Allemagne).

Au Danemark après plusieurs années de guerre entre Hells et Bandidos en Scandinavie, l'heure est à la paix (relative). Vers 2008, les Hells vont fonder le groupe AK81, une sorte de sous-groupe s'apparentant même au gang de rue : AK = «Altid Klar» («Toujours Prêts» en danois) ; 81 = 8ème et 1ère lettres de l’alphabet pour le H et le A des Hells Angels. Cette troupe a été composé exclusivement pour se battre avec les gangs de rue composés de criminels originaires des Balkans ou du Caucase principalement. Ils se heurteront notamment au gang des Black Cobras. (BT - Crimorg.com)

AK 81 (source BT)

AK 81 (source BT)

La police danoise s'en est inquiété de l’augmentation soudaine des demandes sur Internet pour rejoindre les rangs des Hells Angels ou des «AK81». Les autorités relie ce phénomène aux affrontements qui ont eu lieu entre le gang de motards et des «gangs d’immigrés». Les Hells Angels ont même organisé des marches dans les rues de Copenhague et de Aarhus pour montrer leur force. Il semble donc que le fort sentiment anti-immigrés ait poussé certains danois à se rapprocher des bikers.  C'est si tendu qu'en fin d'année 2008, les Hells Angels danois ont même décidé d’exclure du club Henrik Bogh Horsted. Ce dernier était le Président du Chapitre d’Odense : était accusé d’avoir conclu une paix avec les «gangs d'immigrés». Les leaders ont estimé qu’il avait déshonoré le gang et a donc été exclu en “bad standing”.
Les Hells à l'époque doivent en plus faire face au souci de leur leader Jörn «Jönke» Nielsen. En décembre 2007, Jönke Nielsen avait été impliqué dans une bagarre au couteau avec un jeune gangster rival. 
Jörn «Jönke» Nielsen a été membre du chapitre Hells Angels de Copenhague dès sa création le 31 décembre 1980. En 1984, Nielsen est impliqué dans le meurtre d’un des leaders des «Bullshit MC». Principal gang de motards du Danemark avant l’arrivée des Hells Angels, les Bullshit ont mené une guerre contre eux pendant plusieurs années, avant de disparaître. Suite au meurtre, Nielsen fuit au Canada où il écrit sa biographie en 1985. En 1988, il se rend aux autorités canadiennes qui l’expulsent vers le Danemark. Il est alors condamné à 16 ans de prison et écrit 4 autres livres. Bénéficiant de plusieurs autorisations de sortie, Jönke devient le porte-parole officiel des Hells Angels scandinaves, notamment durant la guerre contre les Bandidos entre 1994 et 1997. Il est lui même victime de cette guerre en 1996 : un co-détenu le blesse par balles à travers les barreaux de sa cellule (source: BT -
Crimorg.com).

Cette même année les confrontations avec les Satudarah fraîchement installés au Danemark vont s'intensifier.
En février, une violente bagarre a éclaté dans un bar de Copenhague entre une trentaine de personnes, membres des Hells Angels et des Ak81 et des Satudarah MC. 3 hommes sont poignardés: 2 Hells Angels et un Satudarah. 28 personnes ont été arrêtées.
Il s'agit de la 1ère confrontation au Danemark entre les les deux gangs, les Satudarah dans ce pays est composé en grande partie d'anciens membres du gang VHK (Vaerebros Harde Kerne), à majorité des pakistanais d'origine.
Le 25 février, 2 membres des AK81 sont impliqués dans une tentative de meurtre contre un Satudarah à sa sortie du commissariat où il était entendu dans l’affaire de la bagarre générale. Le soir même un homme est renversé par une voiture et battu avec une barre de fer par 3 hommes et ont un est connu pour ses liens avec les Hells. La victime est liée aux Satudarah
Le 26 février 10 hommes sont interpellés alors qu’ils partaient à la chasse aux Hells ou ak81. Des pelles, des barres de fer et une hache sont trouvés dans leurs voitures. Le même jour un de hommes impliqués dans l’accident volontaire du 25 février agresse en prison un membre des Satudarah.
Début mars, après une semaine agitée, il semble que les représentants des Hells, des Satudarah mais aussi des Bandidos se soient rencontrés pour négocier une paix entre leurs organisations (BT -
Crimorg.com).

(copyright Khan Tarriq Mikkel)

(copyright Khan Tarriq Mikkel)

Le 9 juin 2014, Martin Helbo, 30 ans, est abattu dans un quartier résidentiel d'Hobro. Membre des Hells depuis plusieurs années. Il appartenait, au moment de sa mort au chapitre «North Area». Ses funérailles ont eu lieu ce 19 juin, rassemblant au moins 300 bikers, notamment des HA du Danemark, de Suède, de Norvège, de Finlande, des Pays-Bas, de République Tchèque, de Russie, de Turquie, d'Allemagne, du Luxembourg, de Hongrie, du Royaume-Uni, d'Espagne.... Il faut également noter aux funérailles la présence d'une délégation de Bandidos, dont au moins 1 est un ancien Hells, pourtant exclu en «bad standing». Cela montre une certaine fraternisation entre les 2 clubs, peut être un signal envoyé aux autres clubs qui s'implantent au Danemark (notamment le Satudarah MC). Cette fraternisation a ses limites. Ainsi en mars 2014, il n'y avait pas de Bandidos aux funérailles de Michael «Brok» Brokside, Président du chapitre Nomads des Hells danois, qui s'était suicidé quelques jours auparavant après une opération anti-drogue. Brokside avait activement participé à la guerre contre les Bandidos à partir de 1996, ce qui explique l'absence de ce club à son enterrement (Rocker News - BT - Crimorg.com).

En août 2015, le club «No Surrender» installe un chapitre au Danemark, dans la banlieue ouest de Copenhague composé d'anciens membres des Satudarah et du milieu hooligan de Copenhague. Le chapitre disparaît en août 2018.
En 2016 dans la région d’Aabenraa, le gang United Tribuns s’est installé et depuis étendu à Kolding et Vollsmose. Il vient de créer une alliance avec le gang «Black Army» et a développé des liens avec les Satudarah, implanté depuis 2013 à Bagsvaerd.
Mars 2016, la branche danoise de la milice de patrouille anti-immigrants «Soldiers of Odin», créée en Finlande courant 2015, se retrouvre liée aux Hells Angels. Les Soldats d’Odin ont commencé a patrouillé dans les rues d’Odense et de Copenhague, après s’être implantée en Finlande, Norvège, Suède et Estonie. Ils revendiquent une centaine de membres au Danemark, dirigés par Jakob Egholm Andersen, par ailleurs membre de la «Ligue de Défense Viking», un groupe soutenant financièrement les membres incarcérés des Hells Angels. (BT - Expressen -
Crimorg.com).
Le 6 juin 2016, le corps d’un homme de 25 ans, Kevin Andersen, membre du club de motards «Satudarah», a été retrouvé, en partie démembré, dans une zone boisée à 15 km à l’ouest de Copenhague. Une semaine avant, 2 Satudarah avaient été enlevés, séquestrés et frappés dans un appartement de Ballerup. L’un d’eux a été libéré et hospitalisé. L’autre a été retrouvé quelques jours plus tard, mort. (BT)

Fin octobre 2017, une bagarre entre gangs a fait 2 blessés à coups de couteau à Herlev (banlieue de Copenhague). Lors du gala de boxe «Herlev Fight Night». La bagarre a éclaté entre Hells/Bandidos quand sont arrivés des membres des Satudarah et de la LTF. Le festival a été annulée.
Cette affaire confirmerait le rapprochement des gangs «historiques» (Hells Angels et Bandidos, autrefois ennemis), unis face à la «nouvelle génération» de gangs (Satudarah, No Surrender,…) (TV 2 Lorry - BT -
Crimorg.com

Baston au gala de boxe (Uriasposten ; BT)Baston au gala de boxe (Uriasposten ; BT)

Baston au gala de boxe (Uriasposten ; BT)

La répression comme ailleurs en Europe fait rage et en novembre 2017, la police des îles de Zealand, de Lolland et de Falster (les îles les plus à l’est du Danemark) décide de faire fermer 11 club-houses de chapitres Satudarah et Bandidos. Cette décision intervient alors que des tensions sont apparues depuis quelques semaines entre les deux groupes. Les policiers ont donc procédé à la fermeture des club-houses Satudarah de Maribo et Ganløse, et des club-houses Bandidos de Næstved, Holbæk, Køge, Hvidovre, Rødovre, Brøndby, Helsingør, Hillerød et Frederiksværk. 
Fin 2017, le club des Bandidos du Danemark a confirmé que son actuel Président, Jesper Bonde, 49 ans, allait non seulement quitter son poste mais également le club pour raisons de santé. Il va assurer une période de transition aux côtés du nouveau Président Jesper Schutz Nielsen, 44 ans. Jesper Bonde, ancien Sergent d’Armes danois, avait déjà quitté le club en 2013, mécontent des négociations de paix menées avec les Hells Angels. Il était ensuite revenu et était donc devenu Président. Jesper Bonde est considéré comme un des principaux membres des Bandidos avec le Président européen, Michael Grundt «Kokken» («Chef») Rosenvold ( BT -
Crimorg.com).

Depuis ça a peu bougé. A noter tout de même que les No Surrender ont disparu de la carte du pays.
Selon les dernières statistiques en date de la police danoise, les policiers ont «suivi» 1.308 membres de gangs de rue et de gangs de motards. 1.118 accusations ont été portées contre eux entre le 1er janvier et le 31 octobre 2016. Il a été recensé courant 2016, 6 guerre de gangs, dont 2 sont toujours en cours : le gang Black Army contre les Hells Angels et leur sous-groupe AK 81, et les Bandidos contre les Satudarah. 40 fusillades ont été enregistrées en 2016, contre 17 en 2015. (
Crimorg.com)

Jesper Bonde (BT)

Jesper Bonde (BT)

En Allemagne, les Hells sont ouvertement en guerre avec les Bandidos. En 2010 à Berlin les incidents se multiplient avec pour fonds, un conflit entre clans criminels libanais et turco-kurdes, affiliés à l’un ou l’autre des clubs de motards.
En 2011 ce sont les gangs de motards, et notamment les Hells Angels, qui contrôlent le secteur de la prostitution à Berlin. Cette emprise des Hells Angels sur le «quartier rouge» s’est faite par l’absorption de leurs ennemis.
Ainsi, en février 2010, le chapitre «El Centro» des Bandidos a fait entièrement défection (15 membres et 60-80 sympathisants) pour devenir Hells Angels sous le nom de chapitre Nomads Turkey. Parmi ces motards on trouve le Président du chapitre, Kadir P., 26 ans, condamné en 2008 pour avoir grièvement blessé un Hells Angels avec une machette. On dit que Frank Hanebuth le grand boss des Hells Allemands a payer Kadir 250 000 euros pour le rejoindre. On dit aussi que Kadir a exigé aussi d'être une bande à part, une bande quasi ethnique turque.
En janvier 2011, le nouveau chapitre Berlin des Mongols adresse une déclaration de guerre aux Hells Angels. Sur leur site Internet, les 17 membres du chapitre posent fièrement sur une photo surmontée d’un «Fuck the Hells Angels». Depuis, certains d’entre eux sont devenus des Hells Angels…
Un des ennemis jurés des Hells Angels de la région de Berlin était René H., 42 ans, Président du club «Chicanos MC» de Barnim, un club support des Bandidos. Un engin explosif est même découverte sous son véhicule en 2009. Depuis, René H. a été identifié comme étant un prospect Hells Angels.
Leurs principaux ennemis restaient les Mongols, dont 9 membres ont été arrêtés en février 2011. Lors des raids, les enquêteurs ont découvert des bombes artisanales, avec lesquelles probablement des attaques contre le chef des «Hells Angels», Kadir P., et d'autres membres devaient être perpétrées. À la fin de juillet 2011, l'ex-président mongol Omar R. a été condamné à quatre ans de prison (Bild -Rocker News -
Crimorg.com).

Les Hells ont fait preuve de ruse pour contrer leurs ennemis héréditaires aka «les Tacos» selon l'expression consacrée, qui étaient "un peu" plus progressistes, eux, sur les conditions d'admission. Ils sont tout simplement fait changer de couleurs tout le chapitre Bandidos Berlin composé en majorité de turcs mené par Kadir P. qui deviendra le chapitre Hells Angels Nomads Turquie. Ces Nomads vont d'ailleurs pousser à encore plus de changement chez les Hells allemands avec son leader Necati A., qui deviendra le boss des Hells allemand en janvier 2015 (après l'arrestation de son prédécesseur Frank Hanebuth en Espagne) lors du World Run des Hells Angels sur ses terres à Izmir provoquant l'ire des traditionalistes qui pour certains ont quitté l'organisation.  (Bild - Crimorg.com)
En 2012 plusieurs autres leaders des Bandidos dans l'est du pays rejoindront les Hells avec le soutien de Kadir. Fin 2012 c'est le chapitre entier Bandidos Westgate qui passe sous les couleurs des Hells avec son leader Ramin Y.. En tout cas en 4 ans on estime que quasiment 200 à 300 Bandidos ont rejoints les Hells. En échange de quoi ? On imagine que l'argent a été un élément important du deal.  (Bild)

Frank Hanebuth (Haz)

Frank Hanebuth (Haz)

Toutes ces arrivées vont tout de même être vecteur de conflits. En juin 2015, cette nouvelle génération turque des Hells remporte une manche. Un World Officer Meeting (réunion internationale des dirigeants Hells Angels, en marge du World Run qui a eu lieu en Grèce) a accepté la création d'un nouveau chapitre en Hesse par la nouvelle génération de turcs, une décision réprouvée par les anciens.
Ce nouveau chapitre est mené par Aygün Mucuk qui fut un proche de Walter «Schnitzel» Burkard (Président du chapitre de Francfort et leader de l’aile «traditionaliste» des Hells Angels). Le 3 juillet 2014, une fusillade avait éclaté à Francfort, faisant 5 blessés, dont Mucuk, dans le cadre de ce conflit «générationnel». 
Un autre chapitre de la faction turque pourrait bientôt ouvrir à Wetzlar. Mucuk comptait une centaine de soutiens chez les Hells Angels, et s'appuyait également sur le club de boxe «Osmanen» (Ottomans).  Les «Osmanen» sont officieusement un gang, formé sur le modèle de motards (hiérarchie, chapitres, couleurs,…) font concurrence dans le domaine de la sécurité des établissements de nuit à la «vieille garde» des Hells Angels. A Dusseldörf 
Si depuis quelques mois les deux factions ne semblent pas impliquées dans des violences, il y a eu des provocations des deux côtés. A Cologne notamment les tensions sont telles qu'il y aura dorénavant deux chapitres Hells. Le 7 octobre 2016, le corps d’Aygün Mucuk, est retrouvé dans le club-house des Hells Angels de Giessen, près de Francfort avec au moins 13 balles dans la peau. 
Mucuk est un des leaders de la «jeune génération» des Hells Angels allemands, souvent d’origine immigrée (notamment turc). Il n'y a toujours aucune piste pour ce meurtre même si la piste interne est envisagé. Pourtant Burkhad avait été invité par Mucuk à un gala de boxe qu’il organisait et il n’y a eu aucun problème. (Bild -
Crimorg.com - Rocker News)

En février 2015, le Ministre fédéral de l'Intérieur a prononcé l'interdiction du club des Satudarah qui comptait 7 chapitres en Allemagne. Un millier de policiers ont alors mené des raids dans 46 lieux (club-houses et domiciles de membres) dans les Lands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Bade-Wurtemberg, Bavière, Basse-Saxe et Brême. L'interdiction a été notifiée aux membres et la policiers ont saisi de l'argent liquide, des armes à feu, des munitions, des armes blanches, des gilets pare-balles, des stéroïdes et des stupéfiants.
Depuis 2009, plusieurs Lands ont interdit des chapitres de gang de motards (Chicanos, Bandidos, HA, Mongols, Commando 81, X-Team, Diablos, Red Devils, Gremium et Schwarze Schar) mais il s'agit de la première interdiction au niveau fédéral. Les autorités ont bénéficié des déclarations de Yildiray Kaymaz, dit «Ali Osman», ancien Président du chapitre Satudarah de Duisburg. (Bild -
Crimorg.com - Rocker News)

Hanebuth revenu aux affaires après sa libération de prison. Il semble que les choses se soient un peu remises à l'endroit même si des tensions subsistent notamment à Cologne ou faction turque et faction traditionaliste se querellent encore. Les Hells doivent faire plus souvent face à l’expansionnisme des Gremium qu'aux Bandidos. Necati lui est arrêté en Turquie en 2018. Hanebuth entre-temps est devenu le boss des Hells en Europe selon des gens bien informés.

Necati A. arrêté en Turquie (Vaaju)

Necati A. arrêté en Turquie (Vaaju)

En Autriche, le Ministère de l’Intérieur autrichien dans son rapport sur la sécurité en 2017 fait état que les gangs de motards veulent également se développer dans le secteur des videurs, en plus de leurs activités traditionnelles (proxénétisme, armes, stupéfiants). La police autrichienne recense les Osmanen, les United Tribuns, les Hells Angels ou encore les Satudarah. (Crimorg.com - Police autrichienne)

Comme on a pu le voir les Hells (du moins une partie) se sont affiliés à un gang. Si c'est très inédit en Allemagne (même si les alliances avec le crime organisé arabo-kurde sont légion) C'est une chose que l'on voit très souvent en Suède.
En Suède, les bikers sont aussi rois. Ce pays a vu la majeure partie de la guerre entre Bandidos et Hells Angels se dérouler sur son sol. Officiellement 7 morts et des dizaines de blessés. Ce conflit aura beaucoup marqué d'autant plus qu'il s'agissait d'un conflit mondial entre ces deux MC et que l'Europe du Nord n'avait jamais vu un tel déferlement de violence. Ça attaquait les club-houses adverses avec des lance-roquettes juste pour info.
Si une paix est signée, les tensions ne disparaissent pas pour autant mais les stratégies vont changer. Le pays connaît aussi une guerre de gangs dans les années 2000 au sein du crime organisé serbe et aussi avec les premiers gangs de rue qui montrent le bout de leur nez. (voir article Malmö).
Les Bandidos et les Hells vont prendre part à ces luttes mais indirectement en «parrainant» des gangs. Les Bandidos auront la X-Team, les Hells eux vont avoir les «Topdogz».

Les gangs de rue prennent une importance énorme en Scandinavie (mis à part la Finlande encore très "bikerisé"), barrés par les critères d'admission des MC en général, ces bandes souvent ethniques (somaliens, palestiniens, irakiens, libanais, turcs, ect...) se radicalisent rapidement au contact du milieu traditionnel et aussi en conséquence de leurs luttes intestines sempiternelles qui poussent à une logique de tension permanente dans les quartiers. Pour tenter de contrôler ce mouvement tout en ne dérogeant pas aux règles tacites, les MC se rapprochent de certains gangs pour ne pas perdre le contact avec la rue et le cœur de leur activité, la drogue.
On verra même le gang de rue des Original Gangsters devenir un gang de motards an 2011 par la volonté de son fondateur Denho Acar passant ainsi à Original Gangsters MC.

Les MC tentent aussi comme ailleurs de se montrer sous un autre jour et obtenir une crédibilité qui leur servira contre l'arsenal législatif qui se prépare à leur endroit. 
Ainsi en 2014, le leader Hells Angels, Thomas Möller (et fondateur du 1er chapitre Hells en Suède en 93) organise une réunion au sud de la Suède avec ses autres «frères» suédois afin de leur expliquer sa tactique de harcèlement légal envers les forces de l’ordre. Ainsi, il demande systématiquement une copie des documents qu’il peut légalement obtenir au sujet des perquisitions, interpellations ou contrôles effectuées sur les membres. Les contrôles sont également filmés ou enregistrés, en général par téléphone portable. En cas d’abus détecté, des plaintes sont déposées. La pratique devrait dons se généraliser à l’ensemble du pays. Des gangs de rue commencent également à adopter l’enregistrement des contrôles policiers. (The Local-
Crimorg.com)

Thomas Möller (mc & gjengkriminalitet)

Thomas Möller (mc & gjengkriminalitet)

Déjà en 2010, des proches des Hells Angels suédois s’investissent en politique et ont créé le «Parti de la Liberté» (Frihetspartiet). Parmi les mesures phares de leur programme : légalisation de la drogue, castration pour les pédophiles et les violeurs, autorisation du pistolet à impulsion électrique (de type Taser) pour les femmes, test de langue obligatoire pour les immigrés, mise à l’écart des éléments criminels des clubs de motards (sous entendu : ce sont des exceptions), arrêt du harcèlement policier contre les clubs de motards, autorisation de l’euthanasie.
Parmi les dirigeants, on trouvait notamment Anders Zillén : chef du «Parti de la Liberté», Président des «White Knights MC» à Uppsala ; le Porte-parole des Hells Angels Suède, Peter Schjerva comme Président du Parti,  et plusieurs personnes liés au monde des bikers (The Local -
Crimorg.com - Expressen)

Nouveau sacerdoce

Des affrontements directs existent toujours entre les MC, des bagarres, quelques fusillades mais ça ressemble plus à des rencontres fortuites qu'à des affrontements pur et dur lié aux activités criminelles. 
En 2012,toutefois 19 membres des Hells Angels et de leurs groupes support «Red Devils» et «Red and White Crew» sont poursuivis pour violences contre un autre MC dans un long procès qui a fait la Une.
Le nouveau sacerdoce des bikers est d'un tout autre niveau. Preuve d'une certaine sophistication mais aussi car les crimes financiers sont pénalement moins lourd quand le couperet tombe.
En 2013 la police de Malmö met en place une unité spécialisée pour lutter contre les fraudes financières et notamment les réseaux de fausses-factures via des sociétés fictives. Ces fraudeurs qui escroquent de nombreuses PME suédoises sont estimés à près de 400. La plupart des escrocs identifiés sont déjà connus de la police pour d’autres faits, notamment des affaires de stupéfiants mais aussi des faits criminels. Certains ont des liens avec les Black Cobra, les Hells Angels ou les Bandidos. (
Crimorg.com- Expressen)

(imagui.eu ; The Local Sweden)
(imagui.eu ; The Local Sweden)

(imagui.eu ; The Local Sweden)

En février 2018 c'est un gros scandale qui éclate.
En effet on découvre que la ville de Göteborg est sous contrat pendant 7 ans avec une société de travaux publics appartenant à Jan Jonasson, 57 ans, un membre du chapitre West Rock City des Hells Angels. 
Sa société «ABJ Stensättning» a obtenu en 2016 des contrats pour 50 millions de couronnes (5 millions d’euros). Alertée de la situation, la municipalité a déclaré qu’il n’y avait pas eu de manquement au contrat initial, qui ne pouvait donc être annulé.
Partant de ce constat, le magazine Expressen a mené une petite enquête et a recensé 158 sociétés appartenant directement à des membres des Hells Angels et des Bandidos. Certaines de ses sociétés (des bars, des fleuristes, des entreprises d’assainissement, des entreprises de construction, des sociétés de sécurité,…) sont sous contrats avec des administrations gouvernementales, des municipalités ou des écoles. (
Crimorg.com) 

En février 2019, selon un rapport classifié de la police suédoise, des employés d’une principal aéroport du pays (l’aéroport Arlanda de Stockholm) sont liés, directement ou indirectement, à des gangs criminels, notamment dans le secteur de la sûreté aéroportuaire, mais aussi d’employés des pistes et du traitement des bagages. Des gangs, notamment les Hells Angels, utiliseraient ces contacts pour des opérations de trafics d’armes, d’argent et de drogues.
Si on ajoute que l'implantation des MC comme ailleurs en Europe connaît une frénésie incroyable, on est pas loin de penser que les MC réussissent leur révolution. (The Local -
Crimorg.com - Expressen)

En 2017, les Hells Angels et Bandidos comptaient 24 chapitres. Si précédemment, la tendance était pour les Hells Angels de recruter dans le milieu «bikers», désormais, ils recrutent de plus en plus selon le casier judiciaire. 
En 2013, les Satudarah MC débarquent en Suède et s'allient avec d'ex membres du gang «La Familia».
En 2014, c'est un club support des Gremiums, le «Black Seven MC», qui vient de s'installer dans le Värmland (ouest de la Suède, à la frontière avec la Norvège). Il s'agit du début d'implantation des Gremiums en Suède.
Le club allemand a une stratégie de développement en Scandinavie en absorbant d'autres clubs. (The Local -
Crimorg.com - Rocker News)

(Youtube ; Expressen)(Youtube ; Expressen)

(Youtube ; Expressen)

Si les situations de conflit sont légion en Espagne en mai 2018 une drôle d'annonce est apparue sur le net.
La page Facebook officielle du chapitre Bandidos de Barcelone publie une photo avec cette annotation : «Aujourd’hui une nouvelle page est écrite dans le livre des motards en Espagne. Pour la première fois en Espagne, Hells Angels MC Spain et Bandidos MC Spain ont fait une balade et sont partis à une fête ensemble. (Si vous n’aimez pas la photo, n’écrivez pas d’injures et respectez nos règles locales. Votre commentaire sera supprimée)». (
Crimorg.com)

En Espagne les Hells ont longtemps régné en maître mais là aussi, leur «quiétude» a été dérangé par les sempiternels Satudarah qui se sont taillés une place de choix dans le milieu criminel espagnol dans le trafic de drogue et bras armé d'une organisation dirigé par le trafiquant anglais Robert Dawes. Le boss des Satudarah en Espagne était Emiel Brummer, un membre de la communauté des gens du voyage du Limbourg et fondateur du chapitre Trailer Trash des Satudarah (qui a fait scission depuis).
Les Hells eux connaissent en plus un gros coup dur avec l'arrestation à Majorque de Frank Hannebuth en 2012. Alors boss des Hells allemands, il était en Espagne pour y développer les activités criminelles du gang notamment dans le trafic de drogue. 

En 2018, l'Espagne a aussi vu l'implantation d'un chapitre United Tribuns aux Baléares. L'annonce de sa création s'est déroulé lors d'un événement MMA devant 700 personnes (dont de nombreux United Tribuns). Stefan M., 27 ans, a battu par KO son adversaire. Stefan est le Président du chapitre de Palma de Majorque et est désormais considéré comme le «Président espagnol» du club. Des représentants des United Tribuns sont venus de Bosnie, du Royaume-Uni, de République Tchèque et d’Allemagne, notamment «Boki Junior», n°2 de l’organisation, fils adoptif du fondateur du club. A noter aussi la présence d’une délégation de Hells Angels, emmenée par Khaled Y., principal lieutenant de Frank Hanebuth. (Crimorg.com - Kurir)

United Tribuns des Baléares (gjengkriminalitet.blogspot.com)

United Tribuns des Baléares (gjengkriminalitet.blogspot.com)

La situation en Australie est elle aussi assez explosive, à l'instar du Canada ou des USA, c'est une terre de bikers et les MC y sont légion : Gypsy Jokes, Coffin Cheaters, Nomas, Comanchero, Hells Angels, Bandidos, Rebels... tout ce petit monde se côtoie principalement à Melbourne et Sydney principalement (aussi à Perth, Brisbane, Adélaïde) pour le contrôle du trafic de drogue (méthamphétamine principalement) mais aussi pour la sécurité des boites de nuits (un gros marché local) juillet 2012, selon le Ministère de la Justice d’Australie-Méridionale (région d’Adélaïde), 75 agents de sécurité d’établissements de nuit («videurs») ont perdu leur licence en 2011, contre 45 en 2010 et 26 en 2009. Pour les autorités et les professionnels du secteur, ce chiffre montre la volonté de lutter contre la présence de criminels (notamment issus du milieu biker) dans le monde de la sécurité privée. 
La drogue reste le cœur d'activité des MC. En 2018, les autorités australiennes publient le rapport du National Wastewater Analysis Drug Monitoring Program qui analyse les traces de produits, légaux ou illégaux, dans les eaux usées. 45 sites du pays sont ainsi analysés, couvrant plus de 54% de la population (12,7 millions d’habitants). Les produits suivants ont été testés : méthamphétamine, amphétamine, cocaïne, MDMA, MDA, héroïne, méphédrone, méthylone, oxycodone, fentanyl, nicotine et alcool.
Selon les analyses, la consommation annuelle de méthamphétamine en Australie serait de 8.387 kilos ; 3.075 kilos de cocaïne ; 1.280 kilos de MDMA et 765 kilos d’héroïne.
En comparaison avec les saisies effectuées par les forces de l’ordre lors de l’année fiscale 2016-2017, l’héroïne saisie représente 1/4 de la consommation présumée du pays ; la méthamphétamine saisie, 40% ; la MDMA saisie équivaudrait à la consommation. (Source ACIC.gov -
Crimorg.com)

(Wikipédia copyright Roy Lister)

(Wikipédia copyright Roy Lister)

Mais certaines organisations commencent aussi à faire dans le crime financier et se transforme en véritable mafia de col blanc. Certes ça se déplace encore en moto (quoique) mais ça troque la veste patché avec la costume cravate. Une évolution qu'on un peu connu aussi les Hells en France. 
Les motards jouent aussi les recouvreurs de dettes et même parfois pour des entreprises privées comme en mai 2012  où des liens entre la société Visy, géant du packaging et du recyclage et les Hells sont mis à jour. La boite les payait pour «régler des problèmes». 
Mais on les utilise aussi comme casseurs de grèves comme la société de construction Grocon (on rit pas). En août 2012, le syndicat CFMEU (Construction, Forestry, Mining and Energy Union un des plus importants du pays) publie une photo prise en mars dernier à Brisbane lors d’une manifestation. On y voit deux responsables de la sécurité de Grocon (Peter Hewett, ancien videur de boîte de nuit, et Daniel Van Camp, fils du Directeur des Ressources Humaines du groupe) en pleine discussion avec un Hells Angels.
En mai 2013, 3 membres des Comanchero, dont Norm Meyer, Sergent d’Armes du chapitre de Williamstown (et syndicaliste au CFMEU), se rendent au domicile de l’entrepreneur Trevor Evans, Vice-Président de la «Master Builders Association». Endetté auprès d'un sous-traitant  l'entrepreneur a subi un coup de pression maison. (The Age -
Crimorg.com)

Armes et stéroides

Fin janvier 2014, la télévision australienne diffuse une enquête sur la corruption au sein du syndicat CFMEU, notamment à Sydney et à Melbourne. Selon cette enquête certains membres du syndicat se laisseraient corrompre par des sociétés, pour obtenir des marchés publics dans la construction.
L’enquête s’est concentrée sur la société «Active Labour», une agence de recrutement dans le domaine de la construction. La société est dirigée par George Alex, 43 ans, un «homme d’affaires» connu pour ses liens avec la pègre de Sydney. Alex était en contact avec plusieurs membres influents de la CFMEU de Sydney, notamment via son bras-droit Joe Antoun. Ce dernier, a été abattu en décembre dernier. Après sa mort, Alex l’aurait remplacé par Bilal Fatrouni, un ancien membre du gang de motards des Comanchero, condamné en 2005 dans une affaire d’armes et de stéroïdes. (The Age -
Crimorg.com)

Pour développer ses affaires à Melbourne, George Alex a dépêché sur place un autre de ses proches, Amin Fakhri, membre des Comanchero. Engagé en 2011 dans la société «Active Labour», il avait été condamné en 2006 dans une affaire de détention d’armes. A Melbourne, Akhri et Alex ont utilisé Mick Gatto comme intermédiaire dans le secteur de la construction. Domenick “Mick” Gatto est un ancien boxeur d’origine italienne, membre du gang «Carlton Crew» de Melbourne, déjà condamné pour cambriolage, coups et blessures sur un policier, racket, chantage, port d’arme et extorsion de signature.
Le syndicat a annoncé qu’il allait renforcer son contrôle interne et collaborer plus intensément avec les autorités pour mieux lutter contre l’infiltration du crime organisé. Une Commission Royale d’enquête sur la corruption syndicale pourrait être créée. 
Le 9 juin 2015, Brian «Sparkles» Parker, secrétaire de la branche de Nouvelle-Galles du Sud du CFMEU, a dû démissionner de son poste, suite aux travaux de la Commission Royale sur la corruption syndicale. (The Age -
Crimorg.com)

 Brian Parker (The Australian)

Brian Parker (The Australian)

La police a étudié les crimes et délits commis par les membres identifiés des gangs de motards sur la période allant du 1er janvier 1999 au 31 décembre 2008. Sur ces 10 années, 990 membres de gangs de motards ont été inculpés pour 7.647 charges (sur un total de 2.073.718), dont 1.678 affaires de violences, 41 affaires d’homicide et 879 affaires de stupéfiants. Les 990 membres concernés représentent 50,2% des membres de gangs de motards identifiés dans l'État. (Crimorg.com)

Des MC touche-à-tout

Les bikers se seraient partagés aussi le racket des salons de tatouages à Sydney. Ainsi, par exemple, les Comancheros sont présents dans la banlieue Est, les Rebels sont dans l’Ouest et le Sud, les Hells Angels se concentrent à Parramatta. Les tatoueurs sont systématiquement sollicités dans les quelques jours suivant l’ouverture de leur salon. Selon les policiers, le racket serait de 500 à 2.000 dollars australiens par semaine (entre 390 et 1.560 euros). En cas de refus, les tatoueurs sont la cible de fusillades ou de cocktails Molotov. Il y a 350 salons de tatouage déclarés dans l’ensemble de l'État de Nouvelle-Galles du Sud. 
Les clubs font aussi dans le trafic d'armes notamment en lien avec le crime organisé asiatique (chinois et vietnamiens) et leur connections dans les Balkans (forte communauté balkanique en Australie).
La police de Sydney a mené notamment l’opération «Alistair» en 2013 contre un important réseau de trafic d’armes et de stupéfiants. 19 personnes interpellées dont des figures importantes de gangs de motards. Ainsi, Felix Lyle, Président du chapitre Hells Angels de Sydney, le Président des Comancheros de Sydney (Giacomo «Jack» Dipizio), ou encore George Bubanja, une figure du crime organisé des Balkans.
L’opération est liée à une saisie courant février de 400 kg d’amphétamine. L’enquête a nécessité l’interception et l’analyse de près de 500.000 conversations téléphoniques.
Felix Jonathan «Big F» a d'abord été été un membre de haut-rang des Bandidos jusqu’à son expulsion en 2002. «Orphelin» de club pendant quelques années, il rejoint les Hells Angels en 2009 et en moins d’un an devient Président de chapitre. Il est le principal artisan de la défection de 60 Bandidos en faveur des Hells Angels en février 2011. Son fils, Dallas Fitzgerald, également «officier» du club, a été impliqué dans une tentative de fraude de 150 millions de dollars australiens contre la banque JPMorgan. (The Age -  Daily Mail - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

C'est un autre trafic de Uzi et fusil de sniper M24 qui est démantelé en 2013, en provenance d’Israël, et de fusils d’assaut M16 et (en provenance de Papouasie-Nouvelle-Guinée par hélicoptère). A l’intérieur du territoire australien, les armes seraient transportées par avions appartenant à un homme d’affaires. Sa société d’aviation privée transporte également des célébrités, des sportifs, des dirigeants d’entreprises,… L’homme est surtout un proche du Président d'alors du chapitre de Melbourne des Comanchero, Amad «Jay» Malkoun, et de Mick Gatto, figure de la pègre de Melbourne. Une autre personne impliquée dans ce trafic d’armes est lui même pilote d’avion, ancien commando d’élite de l’Armée australienne, actuellement patron de plusieurs boîtes de nuit de Melbourne. Dès 2014, les autorités ont remarqué que le crime organisé était très présent dans les sociétés de plâtriers/plaquistes, sous-traitantes des sociétés de construction de la région. Les chinois sont payés 8 dollars australiens (5,3 euros) de l’heure, payés en liquide. Les autres étrangers sont payés 35 dollars australiens (plus de 23 euros) de l’heure, officiellement pour 36 heures par semaine, mais souvent forcés à travailler 60 heures par semaine. (The Age - Crimorg.com - Observer)

Certaines des sociétés identifiées sont liées à des membres des gangs de motards Comancheros et Hells Angels. La «Prostruct Construction» (sous-traitante des plus grands groupes de construction de Melbourne) est quant à elle dirigée par Shaun Goerlitz, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, associé à Timothy Ma, déjà condamné pour trafic d’héroïne avec la Chine. Goerlitz est associé dans une autre société avec Jadran Delic, lié à Horty Mokbel, frère de Tony Mokbel, une figure de la pègre de Melbourne.
Certains dirigeants du syndicat CFMEU (encore eux) sont accusés de fermer les yeux sur ces affaires de fraude à l’immigration, de travail au noir et d’exploitation de travailleurs. Des cas de menaces et d’intimidations ont aussi été relevés. (The Age -
Crimorg.com)

Mick Gatto (Herald Sun) ; Amad Malkoun (Daily Mail)Mick Gatto (Herald Sun) ; Amad Malkoun (Daily Mail)

Mick Gatto (Herald Sun) ; Amad Malkoun (Daily Mail)

La guerre des gangs, qui a décimé le milieu entre 1998 et 2010 ( (36 morts), a laissé un vide sur la scène criminelle locale. Ce vide semble avoir profité aux gangs de motards, notamment aux Comancheros et aux Bandidos. Les Comancheros (club créé en 1966) ont créé un chapitre à Melbourne et en nommant comme Président local Amad «Jay» Malkoun, ancien kick-boxer et trafiquant d’héroïne. Malkoun gère au moins deux clubs de strip-tease : le «Spearmint Rhino» et le «Dreams Gentlemen». Le club se livre également au racket des boîtes de nuit en imposant une société de vigiles, «Nitro Security», dirigée par un Comanchero, Mick Murray. La police s’intéresse également aux activités du club rival des Bandidos. Ceux-ci sont impliqués dans le violent passage à tabac d’un propriétaire de boîte de nuit à propos d’une dette de 200.000 dollars australiens (135.000 euros). Parmi les agresseurs figurerait un ancien kick-boxer, déjà impliqué dans le meurtre d'un rival en août 2003. (The Age - Crimorg.com)

En mars 2014, la société Woolworths (le plus grand réseau de supermarchés en Australie) annonce vouloir revoir ses contrats avec la société «Ultimate Crowd Control». Cette firme assure la sécurité dans une dizaine d'hôtels de la région de Melbourne appartenant à «Australian Leisure and Hospitality Group» (ALH), filiale de Woolworths active dans l'hôtellerie et les salles de machines à sous. Le dirigeant d'Ultimate Crowd Control est Robert Morando, 41 ans, vice-président du gang de motards des Comancheros pour l’État de Victoria. Sa société est liée à une autre entreprise de sécurité, «Nitro Security», liquidée en 2010 et alors dirigée par Michael Murray, 36 ans, président des Comancheros. «nitro security» était également sous contrat avec ALH.
Morando et Murray sont poursuivis depuis la semaine dernière pour obstruction à la justice, détention d'armes et de stéroïdes. Ils sont accusé d'avoir menacé un homme pour qu'il s'accuse d'être le propriétaire d'un stock d'explosifs saisi en mars 2013. Les fonctionnaires de l'Australian Taxation Office (le fisc australien) s'étonnent qu'aucune enquête pénal ni poursuites n'aient été entamées contre un réseau de fraudeurs proches des MC agissant dans tout le pays. 
Pour soutenir l'industrie du transport routier, le gouvernement fédéral avait mis en place des subventions sur l'achat de carburant. C'est sur cette procédure que porteraient les fraudes, par des sociétés de transport contrôlées (ou fictivement créées) par les Hells. Sur une seule affaire à Adélaïde, Reginal George Roberts, associé des Hells, condamné pour trafic de stupéfiants, est accusé d'avoir fraudé 5 millions de dollars australiens (près de 3,5 millions d'euros) sur 4 ans en déclarant 28 millions de dollars australiens en achat de carburant entre 2003 et 2006. Des poursuites pénales n'ont pu être engagées et c'est désormais au civil que les autorités fédérales tentent de se faire rembourser, au moins partiellement. (The Age -
Crimorg.com - ABC- Herald Sun)

Au delà de cette affaire, les services fiscaux ont identifié un cabinet d'expertise comptable comme étant au centre de la fraude. Lié à plus de 50 sociétés de transport, ce cabinet de Melbourne était contrôlé par Peter «Skitzo» Hewat, ancien Sergent d'Armes (en charge de la sécurité et de la discipline) du chapitre Hells de Melbourne. La fraude est basée sur de fausses déclarations à l'administration fiscale, entraînant des remboursements sur la base d'achats d'essence sur-évalués ou même à des sociétés complètement fictives. Le réseau contrôlerait un bureau de poste pour utiliser les boîtes postales sous de fausses identités.
La fraude se monterait donc à plusieurs dizaines de millions de dollars australiens, sans réaction forte des autorités fédérales.
Une autre affaire repérée par les services fiscaux implique également un autre gang de motards, les Rebels. Une société liée au club a vendu de l’essence coupé avec du kérosène ou de l'huile de batterie  à des fermiers de plusieurs États australiens. (The Age -
Crimorg.com)

Peter Hewat (ABC)

Peter Hewat (ABC)

Les Comancheros et les Hells Angels sont aussi impliqués dans la fausse-monnaie. En août 2014 dans la seule ville de Sydney, 80 affaires de faux billets, essentiellement de 50 et 100 dollars australiens, ont été relevées soit 2 fois plus qu'en juillet. En juin dernier, 1,8 millions de faux dollars australiens ont été saisis chez un criminel connu pour ses liens avec les Hells. En 2013, 500 000 faux avaient également été saisis sur un Comanchero. (The Age - Crimorg.com)
A partir de 2006 on ne compte plus le nombre de fusillades, bagarres générales (dont une en 2009 dans un aéroport qui a fait un mort), voitures piégées et cocktails Molotov contre les club-house. Querelle entre Bandidos et Hells, entre Bandidos et Rebels, entre Comanchero et Hells, entre Hells et Finks ect...
Qui plus est ces MC ont aussi des liens commerciaux avec les autres organisations criminelles, principalement des gangs moyen-orientaux (libanais/irakiens) ou la pègre traditionnelle australienne comme les «gangs de surfers» (Avcats ou Bra Boys). Plus rarement avec la 'Ndrangheta. D'ailleurs la proportion de membres originaires de Moyen-Orient est assez important dans les MC australiens et leur influence est même grandissante d'année en année. Le clan libanais des Chaouk par exemple fut lié aux Hells Angels jusqu'en août 2017.
En janvier 2014 un réseau de blanchiment est démantelé. L’argent provenait d’activités illégales de réseaux de passeurs clandestins et de gangs de motards. Au total, 18 bandes et 128 personnes ont été ciblées dans une vingtaine de pays. Une des officines en cause reversait une partie de l’argent blanchi au Hezbollah. (Daily Mail -
Crimorg.com)
Les clans libanais ont pris une importance considérable sur l'échiquier criminel. En 2017 Melbourne connaît une violente querelle entre clans du Moyen-Orient. Les Tiba, Haddara, Chaouk, Kassab, et Kheir sont à Melbourne ce que les 5 Familles mafieuses de New York ni plus ni moins.

(Herald Sun)

(Herald Sun)

Là aussi parfois la frontière entre gangs de motards et de rue est mince.

Un exemple, le gang Notorious créé en 2008 par les frères Ibrahim est à la base un chapitre Nomads de Sydney mais ils avaient été chassé de la ville par les Comanchero. En mai 2008, un conflit éclate entre Vincenzo F., un prospect des Hells Angels d’Adélaïde, et un membre à part entière du gang. Focarelli et d’autres de ses proches sont exclus et se rapprochent de deux gangs de rue : les «Middle East Boys» et le «Rule the Streets». Ces gangs étaient plus ou moins affiliés aux Hells Angels et s’occupaient notamment de deal de rue pour leur compte. Cette alliance devient les «New Boys» et le conflit se poursuit depuis avec les Hells Angels. Les «New Boys» comptent 2 «chapitres» à Adélaïde, impliqués notamment dans le trafic d’ecstasy et de méthamphétamine. Ce gang, comptant 15 à 20 membres, semble disputer le trafic de drogue aux Hells Angels. (Sydney Morning Herald - Crimorg.com - The Age - ABC)

En août 2009, les New Boys tirent contre les façades de 3 maisons qu’ils pensent occupées par des membres des Hells Angels. En février 2010, un Hells Angels et un complice sont tués par leur propre bombe, destinée initialement à Vincenzo. Le frère d’une des personnes tuées par la bombe est agressé quelques semaines après. En juillet, nouveaux tirs contre le domicile d’un membre des New Boys. Quatre jours plus tard, une bombe incendiaire vise une maison vide. Quelques jours plus tard, c’est un autre membre des New Boys qui est passé à tabac.
Le 29 janvier 2012 Vince est visé par des tirs qui le blessé grièvement et tué son fils Giovanni à Adélaïde.
Aux dernières nouvelles, Vincenzo, rebaptisé Imran Salaam après sa conversion à l’Islam en 2012, a fait sur Internet une vidéo pour promouvoir une cryptomonnaie «islamo-compatible» lancée par la société singapourienne Bayan Token. Ancien leader du gang de motards des Comancheros à Adélaïde, 5 fois visé par des tentatives de meurtre, Vince, de nationalité italienne, risquait d’être expulsé d’Australie. Il a alors décidé en 2017 de s’installer en Malaisie où il a ouvert un restaurant italien à Kuala Lumpur. (Daily Mail -
Crimorg.com - The Age - ABC)

A côté des grands groupes du crime organisé présents à Sydney, on dénombre de nombreux gangs de rue, dont les surfeurs, The Avcats, les Narrabeen Lads et les Bra Boys (voir mon article sur eux). Les gangs de Moyen-Orient : Brothers For Life (BFL) ; les Muslim Brotherhood Movement, lié aux Bandidos et les Parra Boys liés au gang «Notorious».
Les  polynésiens du Crazy Little Coconuts (CLC), ou du Full Blooded Islanders (FBI) ou du Liverpool Bloods.
Le gang de prison Prisones of War, liés aux Hells Angels.
Pour ne pas être dépassé les Mongols se sont eux alliés en 2015 avec Mohammad A. K., aka «Afghan Ali» alors incarcéré dans la prison de sécurité maximum de Barwon (12 ans de prison pour une double tentative de meurtre). Il a une forte influence au sein des détenus musulmans et chez les criminels d'origine libanaise de Melbourne. A son arrivée à Barwon, «Afghan Ali» a été accueilli par une cinquantaine de détenus musulmans, venus lui présenter leur respect. Le but pour les Mongols c'est qu'il recrute des criminels libanais pour renforcer le gang et donc conquérir des territoires sur d'autres groupes criminels. (The Age -
Crimorg.com - News.com - Daily Mail)

les Bra Boys (Daily Mail)

les Bra Boys (Daily Mail)

Car dans le même temps, les Rebels, le principal gang biker australien, est en crise profonde. Le club connaît une vague de départs («patch-out») due à la répression policière, à de nouvelles lois et à un vide de pouvoir. Certains chapitres ont même dû être fermés, par manque d’effectif. Depuis 1 an et demi, la police anti-gang de Nouvelle-Galles du Sud a ainsi interpellé 281 membres ou associés du club. De nouvelles législations ont aussi fragilisé le milieu bikers, et notamment les Rebels. Ainsi, depuis 2012, un système de licence a été mis en place pour les tatoueurs, obligeant de nombreux professionnels a abandonné leurs couleurs pour garder leur travail. Enfin, le club subit une crise de leadership. En juin 2014, alors qu’Alex Vella, son Président, est en déplacement à Malte, son pays d’origine dont il a gardé la nationalité, les autorités australiennes annulent son passeport, empêchant de fait son retour en Australie. Quelques jours après cette décision, Simon Rasic, Sergent d’Armes national du club, décède. Depuis, le club n’a plus de direction solide. 
En février 2015, le Satudarah MC débarque en Australie. Toujours avec la même stratégie d'expansion ultra rapide, le MC ouvre 4 chapitres en moins d'1 an. (The Age -
Crimorg.com

Les Finks eux pour ne pas être en reste ont embauché l'ex ancien champion de boxe australien, Tosca Petridis. Cet recrutement illustre la tendance actuelle des gangs de motards installés à Melbourne (notamment des Bandidos, des Comanchero et des Finks), qui recrutent de plus en plus des «muscles». On constate en effet que les gangs accueillent des nouveaux membres connus pour leur pratique du kickboxing ou des arts martiaux. C’est le cas de Petridis mais aussi d’Amad «Jay» Malkoun, un ancien kick-boxer devenu Président du chapitre des Comanchero de Melbourne. Les policiers notent que le recrutement favorise la propension à la violence plutôt que la pratique de la moto, volonté d’extension des territoires oblige. 

Là encore on voit donc une évolution notable. Posséder une moto devient accessoire et non obligation. 
Les Comanchero et les Black Uhlans ont aussi collaboré avec plusieurs triades chinoises dans le trafic d'héroïne dans un immense réseau surnommé le «grandfather syndicate». Le réseau aurait importé chaque année pour près d’1,2 milliard de dollars australiens (950 millions d’euros) de drogues en Australie. Les MC ont en général tous des chapitres dans le Triangle d'Or et s'en servent comme bases opérationnelles pour leurs trafics en tous genres.
L’Australian Crime Commission (ACC) a mené une enquête de 3 ans sur l’infiltration du crime organisé dans les ports et aéroports australiens. L’ACC s’inquiète notamment de la présence de membres ou d’associés des gangs de motards dans ces zones. La Commission cite le cas du Vice-Président du club des Outcasts, chargé du contrôle des bagages à l’aéroport de Melbourne. Depuis octobre 2008, 33.644 personnes ont demandé une carte de sûreté pour les zones aéroportuaires : 10% avaient déjà été condamnés et 148 personnes se sont vues refuser leur badge. Pour la même période, il y a eu 12.552 demandes de badges de sûreté pour les ports : 20% des demandeurs avaient déjà été condamnés et il y a eu 41 refus. (The Age - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com

Petridis à droite (Cavka)

Petridis à droite (Cavka)

Août 2010. L’«Opération Hoffman», commencée il y a 2 ans, est une enquête menée par plusieurs services de police australiens sous la coordination de l’Australian Crime Commission. Le réseau, actif depuis 2004, est soupçonné d’avoir importé d’importantes quantités d’ecstasy, d’héroïne et de méthamphétamine grâce à des dockers corrompus du port de Sydney. Les fournisseurs du réseau étaient liés aux Triades et le gang de motards des Comanchero était utilisé pour la distribution et comme hommes de main du réseau. Les trafiquants bénéficiaient également de rapports de la police obtenus grâce à un analyste corrompu, et pouvaient compter sur un surveillant pénitentiaire qui passait de l’argent et des messages à des membres du réseau incarcérés.
Le pivot de ce réseau a été identifié comme étant Hakan Ayik, 32 ans, homme d’affaires fan de musculation et des réseaux sociaux. Sur sa page Facebook, on pouvait ainsi le voir notamment en compagnie de Mark Ho (lié à une Triade, incarcéré en Australie en 2001 dans une affaire d’héroïne) et de Daux Ngukuru (Sergent d’Armes du Chapitre Comanchero de Sydney).
 (Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

Avec cette dernière affaire, la police a enfin l’occasion d’accuser formellement Hakan Ayik mais le caïd a réussi à prendre la fuite. Il est arrêté en Espagne en octobre 2012. Selon certains policiers, le réseau d’Ayik est déjà en train de se réorganiser.
Mais son arrestation va déclencher de gros soucis chez les Comanchero. D'autant plus que la répression policière va déstabiliser le club, envoyant des associés, des membres et surtout des leaders en prison, notamment pour des affaires de stupéfiants. Sous la pression, des membres ont quitté le club ou d'autres ont été expulsés suite à des conflits internes ou des manquements aux règles. Les premières secousses en 2013 voient le club-house de Turella (sud de Sydney) détruit par 80 Comanchero. L'action menée avait pour but de faire fermer ce chapitre créé par un proche d'Amad Malkoun, devenu le leader d'une faction dissidente des Comanchero en réaction à un règlement de comptes ayant touché un proche d'un autre leader du club. En 2015 Amad «Jay» Malkoun quitte le club et part pour l'Europe. En 2016 on ne compte plus qu'un seul chapitre dans l'aire urbaine de Melbourne. Certains de leurs membres sont désormais incapables de payer leur cotisation mensuelle.
Le vidé créé par la faiblesse des Comanchero est en parti rempli par les Mongols. (The Age - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

(Youtube)

(Youtube)

Le 16 février 2016, Mahmoud «Mick» Hawi, 37 ans, un ancien Président National des Comanchero, est abattu au volant de sa voiture sur un parking d’une salle de sport du sud de Sydney.
Le 28 février 2018, Robert Ale, est touché de 6 balles devant le salon de tatouages Nitro Ink à Melbourne. Au moment de cette tentative de meurtre, Ale était en libération sous caution dans un dossier de stupéfiants et d’armes. Membre du gang de motards des Comanchero, il est considéré comme le bras-droit de Mick Murray, une des nouvelle figure de premier plan des Comanchero, actuellement incarcéré. 
L’agression contre Ale  est la conséquence d’un conflit survenu en août dernier, lors d’un «National Run». Une bagarre avait éclaté entre les chapitres de l’État de Victoria et ceux de l’État de Nouvelle-Galles du Sud. Au-delà de cet affrontement, il s’agirait d'un conflit de taille entre Mick Murray, et Amad «Jay» Malkoun qui malgré qu'il soit toujours en Europe (il est passé par la Thaïlande, et la Russie avant d'arriver en Grèce), a semble-t-il toujours l'ambition de prendre le contrôle des Comanchero. (The Age - Sydney Morning Herald - Crimorg.com)

Le 31 octobre 2018, John «Australo» Macris, 46 ans, un criminel de Sydney est battu en Grèce, après avoir été touché par 4 balles de 9mm à la poitrine. Depuis 7 ans, il vivait entre Athènes et Sydney. Yiannis «John» Macris a été tué par trois assaillants dans sa voiture près de sa maison de Voula (banlieue d’Athènes). Macris était propriétaire de boîtes de nuit à Sydney, Mykonos et Athènes, et se présentait également comme promoteur immobilier. La police grecque le soupçonne d’ailleurs de blanchir l’argent sale. (Sydney Morning Herald - Crimorg)
Il a été condamné en 2003 à 2 ans et demi de prison pour trafic de stupéfiants. Il est aussi le fils de Stelios Macris, arrêté en Australie en 2014 après la découverte de 50 kilos de méthamphétamine dans sa voiture. Il avait été relaxé après qu’un autre de ses fils, Alex, ait avoué son implication dans le trafic.
John Macris est également connu pour être lié au gang de motards des Comanchero. Il était un partenaire d’affaires du caïd John Ibrahim, avant de se brouiller avec lui. En décembre 2012, les frères de John, Fadi et Michael Ibrahim, sont acquittés pour tentative de meurtre contre John Macris. Ils étaient persuadés de l’implication de Macris dans la tentative de meurtre en juin 2009. (Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

La veille, un autre homme, Vagelis Zabounis, 38 ans, figure du Milieu d’Athènes et connu comme tueur à gages, a été abattu dans le port du Pirée. Les enquêteurs pensent que ces deux meurtres sont liés, sur fond de trafic de drogue. D'autant plus que le 1er mars 2019, Amad Malkoun est à son tour très grièvement blessé, lors de l’explosion de son véhicule dans un parking à Glyfada, dans la banlieue sud d’Athènes. Sa Mercedes a explosé à 10 heures du matin, alors qu’il sortait d’une salle de sports. Son installation en Grèce date de 2017 et Il entretiendrait de bons contacts avec des gangsters russophones locaux (ndm :le clan Koutaïssi ?). (Sydney Morning Herald - Crimorg.com- Ekhatimerini)

John Macris assassiné en Grèce (dailytelegraph.com.au)

John Macris assassiné en Grèce (dailytelegraph.com.au)

Moyens répressifs

En septembre 2008, l'État d’Australie-Méridionale avait adopté une législation contre les gangs («Serious and Organised Crime Control Act»), ciblant particulièrement les gangs de motards. Cette loi permettait de déclarer un club «hors-la-loi» et ainsi restreindre leurs activités, notamment via l’interdiction de réunion. Le premier club visé a été les Finks qui ont contesté cette législation devant la Haute-Cour de l'État. Celle-ci a rendu sa décision et a estimé qu’une grande partie de la loi était inconstitutionnelle. Les autorités ont même été condamnées à payer les frais de justice engagés par le club.
Cette décision est étudiée de près par les juristes de l'État, mais aussi des autres États australiens qui ont pris des mesures anti-motards similaires. 
 (The Age - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

L’État de Victoria prenant conscience qu'il attire de plus en plus de bikers venus d'autres États australiens où la législation a été durcie décide de passer à l'offensive à son tour en 2015. Il y aurait entre 1200 et 1400 membres dans 62 chapitres de 26 clubs. Les Hells Angels restent dominant grâce à un réseau de clubs affiliés qui leur évite de s'impliquer directement dans le sale boulot. Les Bandidos, très organisés, sont liés à des cartels mexicains et sont fortement présents dans le domaine de la sécurité et du recouvrement de dettes.
Les autorités de Victoria s'inquiétaient de l'arrivée des Nomads à Melbourne. A Sydney, les Nomads étaient fortement impliqués dans des violences inter-clubs.
Un gang de motards australien a tenté d'acheter une société pharmaceutique indienne pour se procurer facilement de la pseudodoéphédrine, produit précurseur pour la méthamphétamine.
Les polices australiennes s'inquiètent encore des tentatives de recrutement d'anciens militaires ayant  une expérience des conflits internationaux.
 (The Age - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

Une trentaine de membres de l’United Motorcycle Council, représentants 18 clubs de motards, ont organisé une manifestation en juin 2010 devant le Parlement de Nouvelle-Galles du Sud. Cette fédération réunit des clubs de motards (notamment les Hells Angels, les Bandidos, les Notorious, les Life and Death, les Finks, les Comancheros,…), pour faire face au renforcement de la législation mise en place dans cet État australien au lendemain d’une fusillade à l’aéroport de Sydney. Cette législation, Crimes (Criminal Organisations Control) Act, permet notamment à la police de déposer un dossier devant la Cour Suprême qui prend alors la décision de désigner un club de motards comme «organisation criminelle». Le but de cette manifestation était donc de contester l’application de cette loi jugée liberticide par les gangs. Une délégation de 3 motards (dont le porte-parole du United Motorcycle Council, Mark Maroney, dit «Ferret», membre des Finks) a été autorisée à pénétrer dans l’enceinte du parlement et de remettre une lettre à un représentant du procureur Général. D’autres États australiens ont adopté des mesures pour lutter contre les organisations criminelles, et notamment les gangs de motards. 
 (The Age - ABC - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

Les bikers manifestent (ABC)

Les bikers manifestent (ABC)

Octobre 2013, l’État du Queensland fait voter les mêmes lois anti-biker.
Le Parlement de Nouvelle-Galles du Sud suit l'exemple du Queensland en janvier 2014. En juin 2015, c'est au tour de l’État d'Australie-Méridionale de voter la même loi.
 (The Age - ABC - Sydney Morning Herald -
Crimorg.com)

 

Pour vivre heureux vivons cachés.

 

 

(Sources : ABC, The Age, Expressen, BT, The Local, Bild, Herald Sund, Crimorg, McRazzia, Dailytelegraph, Youtube, Rockers News, gjengkriminalitet.blogspot)

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