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Blog à part

Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Le poto trafiquant de Raul Gonzales Blanco (article paru dans Outsider Mag en 2014)

Publié par Desmoulins sur 4 Décembre 2018, 15:38pm

Catégories : #Outsider, #foot

Il n'y a pas que Karim Benzema qui a des amis embarrassants. Raul, L'icône du Real, a lui aussi ses boulets.

C’est dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic de cocaïne, l'opération «Colapso» en janvier 2011 : 25 arrestations ; 300 kg de cocaïne, 33 tonnes de produits chimiques et 2 millions d’euros en liquide saisis), que les policiers espagnols ont effectué des écoutes qui ont mis en lumière les relations entre un trafiquant et plusieurs joueurs de football espagnols, notamment du Real de Madrid. 
Lauro Sanchez Serrano alias «El Duque», né en 1972, est un colombien installé depuis longtemps à Madrid : dans les années 90, il avait été identifié comme un membre de la bande «Los Miami», contrôlant une bonne part du secteur des portiers des établissements de nuit.  Ce n'est pas Cristiano Ronaldo le jefe de Madrid mais bien Serrano. Récit de la vie du Parrain de Madrid.

Cette opération «Colapso» débute en janvier 2009 après la mort d'un portier, devant la discothèque Heaven de Madrid, du nom de Stefan Cracion, considéré comme le lieutenant d'Ivo le Bulgare, chef du clan  "Los Bulgaros" (les Bulgares), impliqué dans l'extorsion de fonds et la vente drogue du milieu interlope madrilène. Ce groupe, composé de plus de 100 personnes, aussi connu comme "Les Vautours" pour l'extrême violence avec laquelle ils fonctionnent. Ce meurtre a mis en lumière les problèmes qui se passaient dans la nuit de Madrid.
La police se rend vite compte qu'elle est confronté à quelque chose de plus grand que ce qui était imaginé. Le clan des Bulgares n'était qu'une étape intermédiaire qui se consacrait à la circulation de la cocaïne. Le réseau est en fait dirigé par Sánchez Serrano. Homme d'affaires prospère qui avait ses entrées dans la haute société madrilène. De son trône, Lauro dirige près de 50 entreprises de différents secteurs tels que la restauration, boites de nuit, télécommunications et des salles de gym.

Lauro Sanchez Serrano (Antena 3)

Lauro Sanchez Serrano (Antena 3)

C'est dans la mythique salle de gym Barceló de Madrid, détenue par le narco que Lauro dirige un autre groupe sans tête, le clan des «Los Boxeadores» (Boxers), dirigé par l'ex-boxeur Pablo Navascués. Dans cette salle, les gens qui ne veulent pas régler leurs comptes devant les tribunaux s'y rendent pour demander la justice du caïd. Collection de dette, extorsion, espionnage, passage à tabac, etc. Parmi ses combattants, on y trouve aussi Ignacio Rocha, célèbre pour avoir tenté d'assassiner, en 1999, l'avocat Emilio Menéndez Rodríguez sur demande de la femme de ce dernier.
De cette position privilégiée, Lauro en est venu à côtoyer les sportifs, hommes d'affaires, banquiers et politiciens du Tout-Madrid. Et d'ailleurs 1 an après son arrestation, la police révèle à la presse le contenu de certaines conversations téléphoniques entre Lauro et un célèbre joueur de foot, icône du Real de Madrid, Raul Gonzalez Blanco. Ses relations sont même plus qu'amicales dans la mesure où la femme de Lauro, Fanny, est devenue la marraine de l'une des filles du joueur.  

Le caïd agent immobilier de luxe

En 2009, Lauro Sanchez Serrano aurait ainsi servi d’intermédiaire en 2009 pour trouver une maison à Cristiano Ronaldo, arrivé de Manchester United au Real de Madrid. 
Les enquêteurs ont relevé d’autres noms de joueurs en contact avec le caïd : Raul Gonzalez, Guti, Paulo Futre, Sergio Ramos, Diarra, Sergio «El Kun» Aguero,… Aucun soupçon ne pèse cependant sur les sportifs qui n’auraient fait qu’offrir des places privilégiés lors de matchs importants.
Lauro Sanchez et son avocat Roberto Rodriguez Casas, (également arrêté dans l'opération), ont monté plusieurs sociétés écrans. Ils ont même créé une société de prêts hypothécaires pour blanchir de l'argent plus rapidement. Lauro et son avocat se serviront de leur entrée VIP à Santiago Bernabeu pour faire leurs affaires frauduleuses avec des financiers du Panama afin de créer une banque en Amérique du Sud. 
Lauro recrute les frères Juárez Smith, Victor et Raul connus pour être les plus grands distributeurs de haschisch de Madrid. Un jour Victor est renversé à moto par un véhicule sous les yeux de son frère, qui s'est précipité sur le conducteur et l'a tabassé dans la rue le laissant dans le coma. Les types sont des mèches courtes.

Ana Maria Cameno, la reine de la Coca entre en piste (El Pais)

Ana Maria Cameno, la reine de la Coca entre en piste (El Pais)

Le plus grand laboratoire de cocaïne d'Europe

La vie fulgurante de «El Duque» attire l'attention la police, celle-ci estime que les actifs de Lauro, malgré qu'il ne possède aucunes propriétés à son nom, s'élève à plus de 15.000.000 euros. 
L'étau se resserre quand la police neutralise trois navires rempli de cocaïne,  neutralisant les actifs du caïd dont le besoin d'argent se fait sentir. Lauro envoie son frère, Ángel Sánchez Serrano, alias «pomme de terre», négocier avec les cartels colombiens, même au risque  qu'il soit capturé et que la police remonte vers lui. 
C'est à ce moment qu'il se rencarde avec Ana Maria Cameno, alias «La Reina de la Coca» qui cherche à créer en périphérie madrilène le plus grand laboratoire de cocaïne en Europe. Mais le projet échoue, la logistique est trop lourde et le laboratoire est démantelé rapidement. Son empire s'écroule. 
Il tente un dernier coup, le rachat de l'aéroport de fret Ciudad Real, grâce à ses appuis politiques et immobiliers, il créé une fausse compagnie aérienne avec l'aide de Francisco Martin Sierra, la «Transworld Cargo SA». A ses partenaires de crime il promet un cargo de 8 à 10 tonnes de cocaïne par semaine. Mais là aussi l'entreprise échoue. En août 2010, Isaac Mayor, chargé de livrer 5 kg de cocaïne à Alvaro Lopez Tardon, leader du gang «Los Miami», est arrêté et tout le réseau tombe. Lauro Sanchez est arrêté en janvier 2011.
Après 14 mois de prison, Lauro est libéré des accusations pour «manque de preuves» (oui oui ça s'invente pas, et doit apparaître chaque lundi devant le tribunal. L'homme qui a grimpé aux plus hauts cercles de la société de Madrid est maintenant exploité légalement et avec tous leurs sociétés fermées.

La fête est finie mais l'histoire ne dit pas si le bonhomme a arrêté de fréquenter Santiago Bernabeu.

 

(Sources : El Pais, Antena 3)

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