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Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


La Camorra, le trafic d'armes et le mercenariat en Afrique.

Publié par Desmoulins sur 3 Juillet 2019, 17:28pm

Catégories : #Camorra, #Géopolitique, #trafic d'armes, #Afrique, #Italie, #Mafia

Tout a commencé par une autre affaire en juin 2011 quand la police a découvert qu'un membre du clan des Casalesi (une fédération de clans camorristes de l'arrière pays), avait été contacté par un membre de la «Mala del Brenta» (organisation criminelle de Vénétie) connu pour trafic d'armes.
Le camorriste avait été précédemment mis sous surveillance et écoute pour des soupçons d'extorsion à Caserte. 
L'entrepreneur Francesco «o Santulillo» Chianese, puisqu'il s'agit de lui, reçoit un jour un appel depuis la Vénétie. A l'autre bout du fil, un dénommé Giancarlo Carpi, exerçant la profession de routier et originaire de Padoue.
Dans cette conversation, il propose à Chianese d'aller aux Seychelles pour la formation d'un bataillon de Somaliens qui seront ensuite employé dans la lutte armée dans le Puntland (Somalie).  La proposition fait sursauter les policiers tellement elle sort de l'ordinaire même s'ils sont habitués à entendre des vertes et des pas mûres.
La Guardia di Finanza de Naples informe alors les collègues de Venise de surveiller étroitement Carpi. 

Giancarlo Carpi (Il Mattino di Padova)

Giancarlo Carpi (Il Mattino di Padova)

Pris en filature, Carpi va mener les policiers vénitiens à Florence (Toscane) lors d'un voyage qu'il effectue pour y rencontrer 2 autres hommes dont un somalien identifié comme un personnage disposant de grosses ressources financières. 
Ce dernier, Omar Mohamed Jama cherchait à envoyer des experts en armes aux Seychelles pour la formation d'un bataillon de somaliens devant mener clandestinement des activités de mercenariat. Cette idée de bataillon a été lancée par Omar Jama lui même qui s'avère être le neveu du dictateur déchu du Puntland, Ali Jama. 
Omar aurait aussi des liens avec Al Ittihad Al Islamiya, un groupe qui serait lié à Al-Qaïda. 
Carpi est un homme bien connu des services, il fut l'un des membres de la «Legione Brenno», un groupe paramilitaire d'extrême droite qui, dans les années 90, avait échangé des armes dans l'ex-Yougoslavie et formé des miliciens. Militant d'extrême droite de la 1ère heure, c'est en prison qu'il entre en contact avec la Mala del Brenta. Ces contacts vont l'amener à former la «Légione Brenno».

Principal fait d'armes de cette faction fasciste ?
Une fusillade le 3 septembre 1995 contre 3 policiers à Marghera (2 seront grièvement blessés). 
Le véhicule dans lequel se trouvait les 3 militants de Legione Brenno avait été stoppé et en passe d'être contrôlé quand ils ont fait feu sur les policiers. Revenus d'Ex-Yougoslavie, les trois hommes avaient encore quelques armes dans leurs voitures. Mais pas seulement Dans une conversation téléphonique Carpi aurait parler d'une tentative de coup d’État qui avait été fomenté par lui et ses hommes pour entrer de force dans le Palazzo Chigi à Rome (le siège de la présidence du Conseil des ministres italien) tout ça en lien avec le vol d'un dossier secret des services secrets serbe comportant des affaires compromettantes pour plusieurs politiciens italiens. 

Palazzo Chigi (Il Denaro)

Palazzo Chigi (Il Denaro)

Carpi de par son parcours occupe une place de choix dans le réseau.
D'ailleurs ce sont surtout Carpi et Chianese qui vont se charger du recrutement de ces instructeurs que souhaite Jama. Carpi multiplie les contacts pour convaincre les candidats au voyage.
Cependant ces profils d'expert sont difficile à trouver et il se rabat plus souvent sur des personnes ayant vaguement eu une formation militaire. La plupart sont au comble de la misère, lui confiant leurs difficultés à joindre les deux bouts, leurs endettements, leurs voitures pas assurées. Tout un panel de travailleur précaire qui s’épanchent au téléphone et dont sont témoins les policiers qui enregistrent la moindre conversation.
L'argument de l'argent et les 12 à 15000 euros par mois promis font souvent mouche. On leur explique qu'ils vont la bas pour protéger les intérêts italiens et protéger des puits de pétrole mis en péril par les turbulences internes des États africains.

Francesco Chianese (Tribuna24.it)

Francesco Chianese (Tribuna24.it)

Le 16 juillet 2012 Carpi appelle un certain Pino pour l'informer qu'il a son passeport et qu'il va venir lui remettre.
Pino : « je pars où?
Carpi: Aux Seychelles, dans l'océan Indien.
Pino: Mais il n'y a pas de guerre là-bas.
Carpi: "Nous devons y faire un travail similaire, nous entraîner. Je ne plaisante pas.Pino : tant qu'on gagne de l'argent, c'est bon....» 

3 jours plus tard, il appelle Chianese qui doit s'envoler prochainement pour un camp d’entraînement en Afrique.
Carpi: J'ai déjà parlé au général de l'armée de l'air...
- Chianese: Que dois-je vraiment savoir?
Capri: Tout sur l'armée, l'entraînement.
- Chianese: Est-ce que je dois leur dire ce que je faisais dans le civil avant l'armée, si je suis interrogé?Carpi: Il n'y a rien à faire ou dire mais tu dois enseigner.
- Chianese: Je dirais que je suis instructeur de fitness.
Carpi: pour le salaire c'est du 10 à 12 000 euros par mois pendant deux ans...» ((ilfattoquotidiano)

Devenu sujet d'intérêt le «Pino» est mis à son tour sur écoute. Le 21 juillet il parle avec un certain Roberto C., à qui il va confier son désarroi face à la mission en Afrique.

Pino : «Avons-nous besoin de faire une guerre ?

- Roberto: Carpi m'a simplement dit qu'il construisait des routes et qu'ils payaient entre 12 000 et 15 000 euros par mois pour protéger les ouvriers, mais pour le moment, ils n'ont rien donné car tout semble avoir été confié à une société américaine.

Pino : Imagine s’ils nous le donnent.
-Roberto: les américains prennent tout car ils ont d'anciens soldats et des mecs de la CIA.
Pino: Ils devraient m'emmener, car j'étais dans la légion étrangère.
-Roberto: Ceux de la Légion étrangère ils les prennent mais ils doivent montrer qu'ils ont fait au moins 3 ans.
Pino: J'ai fait 36 ans (sic).
-Roberto: Tu as toujours le diplôme? 
Pino Oui, mais je suis fatigué.»

Interview Andrea Pardi (Report Rai 3)

Interview Andrea Pardi (Report Rai 3)

Si on en croit les autres écoutes Pino se serait bien rendu en Afrique pour surveiller des puits de pétrole avec une quinzaine d'autres personnes. 
Tout cela demande une logistique incroyable et parmi les membres du réseau, on retrouve des profils très divers et surprenant comme celui de Bruno Scapini le véronais qui jusqu'en 2013 fut ambassadeur d'Italie en Arménie. Son rôle est somme toute assez flou mais il aurait surtout servi de fournisseurs de contacts et d'apporteur d'affaires.
Dans le cadre de l'enquête, on trouve le nom d 'un vénitien, Aldo Pavan qui le 5 mai 1984, a été interpellé à l'aéroport de Bangkok avec quatre kilos d'héroïne dans sa valise, une circonstance qui lui a valu une peine de vingt ans d'emprisonnement (il purgera 15 ans 2 mois et 3 jours). A l'époque impliqué dans le trafic d'armes il s'est défendu en signalant aux autorités thaïlandaises que la drogue n'était pas la sienne, que ses concurrents dans le trafic d'armes lui enviaient son succès et lui avaient tendu un piège.  (mattinopadova et ilgazzettino.it) Pavan avec un ex carabinier Ivano Fracasso et 3 autres hommes aurait été chargé de la logistique pour les entraînements des troupes et de fournir une liste d'armes à pourvoir. Toutefois ces 5 éléments n'ont pas encore été mis en examen dans cette affaire.

La police passe à l'action

Le 12 novembre 2015, la Guardia di Finanza, coordonnée par le Parquet anti-mafia de Naples,  mène une trentaine de perquisitions dans 11 régions italiennes. 29 personnes (dont 10 vénitiens) sont inculpées dans cette affaire à qui on a rajouté un gros chapitre, en l’occurrence un trafic de composants d’avions et d’hélicoptères, des fusils-mitrailleurs, des lance-roquettes, des Beretta, des grenades. 
Le trafic concerne surtout la Somalie, mais aussi l’Arménie, la Côte d’Ivoire, l’Irak, la Libye, le Nigeria, l’Iran, le Sud-Soudan (l’Ambassadeur de ce pays en Italie semble impliqué dans l’affaire) et l’Angola.
Des proches du clan camorriste des Casalesi et de la «Mala del Brenta» sont interpellés et notamment l’entrepreneur Pasquale Chianese, soupçonné d’avoir employé comme instructeur militaire. 
D’autres personnes sont impliquées comme Andrea Pardi (Administrateur délégué de la «Societa Italiana Elicotteri») basé à Rome, Riccardo Migliori (ancien député, actuel Président de l’Assemblée Parlementaire de l’OSCE) plus Bruno Scapini et Giancarlo Carpi. 
Omar Jama lui vivant à Londres rejette les accusations des enquêteurs et ne semble pas avoir été interpellé. 
Toutefois l'étau se resserre autour de lui car on a appris qu'il était apparemment connu de Stefano Perotti, un entrepreneur arrêté pour corruption dans le cadre de l'enquête Great Works à Florence (où Jama a vécu plusieurs années pour ses études de droit). En 2007, son cabinet de conseil a versé à Jama une somme de 16 000 euros pour un contrat de conseil visant à promouvoir des emplois potentiels en Somalie.  Aldo Pavan, 74 ans qui vit d'une maigre pension à Trévise n'a pas été arrêté non plus et s'est déclaré outré d'avoir «été accusé de tels méfaits dont il ne sait rien».

Riccardo Migliori (La Repubblica Firenze)

Riccardo Migliori (La Repubblica Firenze)

Après son arrestation, Giancarlo Carpi a lui été beaucoup plus prolixe. Il a même témoigné dans un reportage du magazine de la Rai 3 «Report», que la mort d'Elena Maniero, la fille de Felice, un ex boss de la Mala del Brenta devenu repenti était criminelle. Elena avait été retrouvée morte chez elle le 23 février 2006 et la police avait conclu à l'époque à un suicide. Des propos que Felice Maniero ne croit pas même si à l'époque il a lui aussi cru à cette thèse «ils l'ont tué» avaient ainsi été ses premiers mots. Mais les années passant Felice s'est rangé du côté de la théorie du suicide. Elena était marié ) un joueur de water-polo de Pescara, Enrico Mammarella mais l’idylle ne dure que 3 ans, elle connaîtra deux autres histories dont la dernière l'aurait fait trop souffrir selon un mot retrouvé où elle disait au revoir «à cet amour».
Dans ce reportage on y voit aussi Andrea Pardi prendre à parti le journaliste Giorgio Mottola
Dans une tentative d'interview (à l'italienne c'est à dire au débotté)
le 7 octobre 2015

Felice Maniero (Il Fatto Quotidiano)

Felice Maniero (Il Fatto Quotidiano)

Les enquêtes ont pu identifier tous les organisateurs et le moins que l'on puisse dire c'est que le réseau était énorme et l'enquête de la Guardia di Finanza de Naples comporte même deux parties distinctes celle du trafic d'armes et mercenariat et celles de la vente d'hélicoptères. Ce réseau s'étendait de l'Ukraine jusqu'à à la Tunisie en passant par une société basé à Rome, la «Societa Italiana Elicotteri». Cette société avait un contact privilégié avec Riccardo Migliori, ancien membre du PDL (Popolo di Liberta centre-droit ex parti de Berlusconi) puis devenu membre du Nuovo Centrodestra. Il a été un parlementaire de 1996 à 2013 puis élu à la présidence du OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) le 9 juillet 2012. Grâce à cette logue expérience il a commencé à collaborer , gracieusement selon lui, avec la SIE via ses contacts diplomatiques fort nombreux.
Riccardo va expliquer aux enquêteurs : "Je connaissais plusieurs ambassadeurs et je les ai présenté à André Pardi (le gérant de la SIE) (…) j'ai contacté de nombreux pays, aucun d'entre eux n'étant en aucune manière lié à des situations d'embargo. Et je tiens à préciser que les ventes concernaient des hélicoptères à usage civil et non militaire. J'ai parlé, par exemple, avec le Kazakhstan, le Maroc, la Tunisie. (…) Il me semble que les enquêteurs veulent vérifier s’il existait un moyen clandestin de contourner les embargos. Je sais avec certitude que mes contacts concernaient la vente d’hélicoptères à usage civil et à des pays qui ne pouvaient pas être liés à des situations d’embargo. En 40 ans de carrière je n'ai jamais reçu de convocation judiciaire je ne vais pas commencer alors que je suis à la retraite.»
Toutefois on retrouve dans l'enquête un autre proche de Migliori, son ancien chef de cabinet à l'OSCE, Vincenzo Picciolo avec qui Pardi aurait tenté de vendre des hélicoptères à l'Arménie. Peine perdue car les équipements russes des arméniens étaient incompatibles avec la technologie italienne selon un proche du dossier. (Repubblica)

Toute la production et ventes d'armes devait se réaliser hors d'Italie via des sociétés écrans notamment une basé en Ukraine et géré par des italiens qui a fait des affaires avec des groupes militaires libyens.  Fin janvier 2017, deuxième étape de l'opération.
4 ordres de détention dont 1 contre un citoyen libyen introuvable et 10 perquisitions sont effectuées. 
Parmi les italiens arrêtés se trouve, un couple originaire de San Giorgio a Cremano, Mario Di Leva, 69 ans et Annamaria Fontana, 63 ans, leur fils Luca di Leva, présumé gérant du bar-restaurant Sheik Narghile Arabian appartenant à ses parents et Andrea Pardi qui a déjà été interpellé en 2015.
Le libyen recherché se nomme Ali Mohamud Shaswish. Ces 5 personnes sont accusés de trafic d'armes et vente illégale de matériels militaires en violation du droit international. 

Mario Di Leva et Annamaria Fontana (Il Mattino)

Mario Di Leva et Annamaria Fontana (Il Mattino)

La police a retrouvé notamment un message sms sur l'application WhatsApp datant du 22 juillet 2015 où le couple parle des 4 italiens enlevés en Libye et que le mari annonce qu'il a déjà entamé des démarches pour les faire libérer. La police n'exclue pas que le couple ait pu jouer un rôle dans la libération par le paiement d'une rançon. On a trouvé aussi des photos du couple en présence de personnalités importantes d pays du Moyen-Orient notamment l'ancien 1er ministre iranien Ahmadinejad. Le couple formé de Mario Di Leva, surnommé «Jaafar» depuis sa conversion à l'islam dans les années 1980 et d'Annamaria Fontana, surnommée la «Dama in nero» («La femme en noir» en français) depuis sa conversion à l'islam il y a un peu plus de dix ans, est au centre de l'enquête.  On leur prête même des liens avec l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

(Repubblica Napoli)

(Repubblica Napoli)

En juillet 2017, Mario Di Leva est condamné à 3 ans et 8 mois d'emprisonnement et à une amende de 8 000 euros et Annamaria Fontana, à 3 ans et 6 moi pour trafic d'armes avec l'Iran et la Libye. Des  peines «négociées».
Mais l'histoire ne s'est pas arrêté là car dans le même temps, Angelo Tofalo, le député du Mouvement 5 Etoiles et membre de la COPASIR (Comitato parlamentare per la sicurezza della Repubblica, Comité parlementaire pour la Sécurité de la République) a été éclaboussé par le scandale à cause de ses liens passées avec le couple. 

Angelo Tofalo (la Repubblica)

Angelo Tofalo (la Repubblica)

Ainsi le 17 novembre 2016 il s'était rendu à Istanbul pour interroger l'un des dirigeants libyen, Khalifa Ghwell, ancien premier ministre du gouvernement de salut national (qui a été dissous), un gouvernement (reconnu part le Qatar et la Turquie) opposé à celui d'Abdallah al-Thani reconnu les Nations Unies (l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes unis). 
A cette réunion, Tofalo était accompagné d'Anna Maria Fontana ni plus ni moins. Elle avait déjà fait l'objet d'une enquête (celle de novembre 2015) et avait été recherché quelques mois plus tôt mais visiblement ça n'a dérangé personne.. 
L'ex entrepreneur a expliqué aux magistrats qu'elle avait été contactée par Khalifa, avec qui elle entretenait des relations d'affaires, parce que l'ancien Premier ministre cherchait un "canal de communication italien fiable". Il avait donc proposé à Tofalo, qu'elle a rencontré par le biais d'une activiste du M5S, de mener l'interview à Istanbul. Fontana elle selon le journaliste Daniele Raineri était à Istanbul pour ses intérêts personnels, celui de transférer des armes de guerre d’un grossiste ukrainien aux milices Ghwell de Tripoli.
À son retour de Turquie en Italie, Tofalo aurait également dû organiser, selon Fontana, une conférence avec des hommes politiques libyens et italiens à Rome sous 10 jours afin de discuter de la paix. Mais ce projet, bien que mis en chantier, n'a jamais été réalisé. Entendu comme témoin par le procureur, Tofalo a expliqué qu'il avait rencontré Di Leva en 2015 et ne l'avait rencontré qu'une seule fois pour parler de la situation en Libye "afin de recueillir des informations utiles pour la sécurité de la République". (Repubblica et Il Foglio  et
l'article de Daniele Raineri un des journalistes le plus expert de la zone)

Début juillet 2017, 23 ans après le meurtre de la journaliste Ilaria Alpi, 28 ans, et son opérateur Miran Hrovatin, 45 ans, le Parquet de Rome a demandé le classement sans suite, estimant que les auteurs et les commanditaires ne peuvent plus être identifiés.
Ils avaient été tués le 20 mars 1994 à Mogadiscio, en Somalie, alors que la journaliste de la chaîne TG3 enquêtait sur un trafic d’armes et de déchets toxiques entre l’Italie et la Somalie. Sur fonds de guerre civile somalienne, ce double trafic aurait impliqué des mafieux et des officiels italiens. 

Cette affaire avait bien comme un goût de déjà vu.

 

(Sources : Repubblica, IlChiedo, Il Fatto Quotidiano, Slate, Il Mattino, Il Mattino di Padova Rai 3 "Report")

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