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Blog à part

Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Bagarres sur fond de gros sous

Publié par Desmoulins sur 8 Octobre 2009, 15:44pm

Catégories : #Sport

Ca se passe sous leurs yeux et pourtant on n’en parle pas, ça dure depuis des années et pourtant on n’en parle pas. A croire que l’omerta des médias est manifeste ! En quasiment 7 ans de faits divers la presse a dû sortir tout au plus 4 ou 5 articles et entrefilets à ces évènements.

Je veux parler des remous internes entre supporters à marseille pour le contrôle des abonnements.

La dernière en date lors d’un match de coupe d’europe contre un club ukrainien en direct à la télé n’a suscité aucunes émotions particulières malgré la présence de 40 000 témoins et de vedettes de ciné, on a vu fleurir tout juste quelques articles sur le site du journal « la provence » (qui ont eu un franc succès au vu du nombre de commentaires). Une centaine de personnes en attaquant trois fois moins en plein stade ça marque normalement et ben là non mais on y reviendra. 

 

Vous n’êtes pas sans savoir qu’à l’époque Tapie, on n’achetait pas que des matchs mais aussi les supporters, blague à part (sic) sieur tapie a laissé partiellement le contrôle des abonnements aux associations de supporters après une demande de leur part. Cependant à l’époque leur stade faisait 35 000 places environ il y avait moins de pognons à se faire mais après la rénovation pour la coupe du monde 1998 leur stade s’est vu doté de virages de 14 000 places chacun de quoi exciter les convoitises.

 

La tifoseria marseillaise connaîtra déjà des remous dès 2001 avec de grosses tension internes au south winners qui finissent par l’éviction d’un des membres fondateurs Camille M., son départ forcé coïncidera avec le départ de certains autres dont un autre fondateur F.G. Dès lors pas mal de choses changeront dans ce groupe et la haine qu’il suscite chez les autres pensionnaires du stade ne fera que grandir au fil des années et des faits divers. Pour les vrais de vrais qui lisaient déjà le forum Mouvement ultra en 2003, on se souviendra notamment des quelques messages posté par le dénommé "Nums" ancien sw ng (nouvelle garde) qui a laissé un témoignage à la fois emprunts de mystères et de faits notamment sur l'embrouille entre Camille et Rachid Zeroual, (le tout puissant vice-président des winners depuis ben toujours presque), le départ de 3/4 du noyau sw à la même époque à cause d'histoire et de gens "très très louches qui ont réglé des histoires" ou sur le déménagement "surprise" des sw de leur quartier originel du Panier.  Je dois avouer que c'est ce message qui m'a laissé une forte impression et qui m'a fait m'intéresser à ces embrouilles.

 

A l’époque existait déjà des antagonismes fameux, entre cu et sw (tendant à se calmer vu que les bastons c’est mauvais pour le business), entre mtp et sw/cu ainsi qu'entre fanatics/sw et cosa/cu notamment.

La Cosa Ultra est un groupe né de la scission du Commando Ultra 84, ce groupe est une institution dans la tifoseria marseillaise, la Cosa existait déjà dès 95/96 au sein du CU mais c'est en 2001 que cette "section" prendra la lourde décision d'émigrer à la droite (géographiquement) du CU et devenir indépendante financièrement.

Les raisons?  Les mêmes qui cristalisaient (et cristalisent toujours les problèmes du mouvement supporter local) le mercantilisme des groupes (en l'occurrence du CU *), la gestion des abonnements, la perte de ce fait d'un ideal ultra de contestation envers les dirigeants et de "confrontations" avec les adversaires.

 

Pour calmer les ardeurs la municipalité de l’époque a initié la création d’une fédération de supporters les invitant à parler d’une seule voix sous l’égide de serge botey à l’époque le mr supporter de la mairie (comme il est cité dans le seul article ayant relaté les faits qui suivront et qui est paru en septembre 2003 dans marseille hebdo).

 Les raisons des ces inimitiés n’ont pas pour origines seulement de contrôle des abonnements, c’est aussi des conflits de générations, d’hommes voire même de politique (si si) mais ça certains ne se l’avoueront jamais. Mais la saison 2003/2004 fera surgir de nouveaux incidents qui n’avaient aucune commune mesure avec ceux d’antan.

 L’article de marseille hebdo est presque unique en son genre tellement ces faits ont été très peu relatés malgré leur ampleur, je le retranscris ici.

 

 

L'animosité déclarée entre plusieurs groupes de supporters olympiens prend de
l'ampleur avec l'interdiction formulée par les Winners aux Fanatics et à la
Cosa Ultra, de s'afficher au Vélodrome. Dans les travées du stade Vélodrome, on les appelle "les bannis". Deux associations de supporters interdits d'afficher leur banderole (l'identité d'un groupe) depuis la réception de Sochaux, le 23 août dernier. Premiers visés, les Fanatics, groupe créé en 1988, 1500 membres regroupés à droite du virage Nord. Deuxième cible, la Cosa Ultra, groupuscule d'une cinquantaine de membres né d'une récente division du mythique Commando Ultras, placé en bas à gauche du virage sud.
Ce 23 août, donc, une vingtaine de Winners (5000 adhérents au sud) ont franchi la bagatelle de quatre barrages de vigiles pour mettre au pas les responsables des Fanatics "Leur message a été clair : si on bâchait, il nous cassait la gueule, raconte un Fanatics. "Et comme on n'avait ni l'envie, ni les moyens d'aller à l'affrontement, on a supprimé tout signe distinctif". Le dernier épisode d'une guéguerre qui menace de prendre une tournure autrement plus critique dans les mois à venir... "C'est très chaud" s'inquiète un vieil habitué du milieu tifosi. Si chaud, qu'aucun des intervenants n'a souhaité s'exprimer a découvert. Et que les autres groupes préfèrent officiellement botter en touche "C'est leur mayonnaise. Ça ne nous regarde pas ".

DESCENTE AU LOCAL

L'embrouille remonte à un banal Sochaux-OM du 10 mai 2003. Avant le match, les Fanatics s'en prennent verbalement aux Winners, coupables,à leurs yeux, "d'avoir eu des places de stade en plus et de ne pas les avoir filées à ceux
qui en manquaient". En représailles, les Fanatics claquent bruyamment la
porte de l'association des supporters, structure initiée par l'OM et la
municipalité Gaudin, pour fédérer les différents clubs et les pousser à parler d'une seule et même voix. L'explication tourne à l'affrontement quinze jours plus tard, à
Nantes, lors de la dernière rencontre olympienne de la saison 2002-2003. Ce
soir-là, les Winners d'un côté et les Fanatics plus la Cosa Ultra de l'autre,
s'opposent violemment dans le coin réservé aux supporters marseillais. Selon les Winners, "ce sont eux qui ont commencé. On était quinze, ils étaient cinquante. Par la suite, une fois qu'on a tous été là, le rapport de force s'est inversé".
Le parti d'en face, évidemment, n'a pas fait les mêmes calculs : "On a été attaqué en nombre réduit. Et on s'est fait ouvrir ". La logique aurait voulu que la trêve estivale calme les esprits. Après tout, le Vélodrome a connu d'autres poussées de fièvre dans le passé dont plusieurs années d'antagonisme viril entre les Ultras et les Winners et il a toujours fini par retrouver son calme. Mais cette fois, bien au contraire, la situation s'envenime. En pleines vacances, une descente musclée est organisée au siège des Fanatics, rue ****. Des dégâts sont signalés.Les causes profondes de cette rivalité qui vire à l'affrontement ? "La Cosa et les Fanatics veulent grandir en discréditant les autres, expliquent les Winners. Ils disent dans tout Marseille qu'on s'embourgeoise; qu'on ne pense qu'à faire de l'argent ; que le Che (emblème du groupe, ndlr) s'est retourné dans sa tombe... Mais nous, on n'a jamais piqué un franc dans la caisse ! Ça suffit ! ". D'autres, chez les Ultras, évoquent des explications moins avouables : "C'est une stratégie à long terme : moins il y a de groupe dans le stade, plus il y a d'abonnements à se partager. On commence par éliminer les petits, ceux quepersonne ne va aller défendre. Puis on continue... C'est un jeu dangereux.
Parce que si, ensuite, ils veulent mettre la main sur tout le stade, on est parti
pour une guerre des virages qui fera mal... ".

AUX PORTES DU PARFAIT

 

Ce même adhérent des Ultras, bien introduit au sein du club, pointe d'autres
responsabilités : "L'OM et Serge Botey (adjoint à la Culture etx officieux
monsieur supporter de la Mairie, ndlr), qui savent tout mais ne disent rien". "Avec cette attitude aveugle, ils donnent un sentiment d'impunité à certains
meneurs. Ils protègent les plus forts, par intérêt. Et cette gestion ambigue autorise la loi de la jungle". L'OM, effectivement au courant, n'a pas réagi sur la
question. Quant à Serge Botey, il minimise l'affaire : "Des tiraillements, il y en a toujours
eu au stade. Ces histoires internes, il vaut mieux s'en tenir loin. Moi, je retiens le positif avant le match de Coupe d Europe, on a eu une réunion sécurité avec les supporters. Résultat : seulement huit fumigènes allumés pendant le
match ! On est aux portes du parfait ". Du côté de la Préfecture de Police,
"également alertée, on ne manque pas de signaler "que les Winners sont des
gens avec qui on peut parler", en opposition avec les Fanatics, plus virulents". Ces tensions, explique-t-on, sont à mettre sur le compte d'une "querelle de personnes ". Tout en précisant qu'une "intervention aura bien lieu après Sochaux, pour interdire tout déplacement dans les virages ".

 

 

Edifiant non ?  Pour des faits pareils à Paris c’était la Une et le lynchage médiatique qui va avec non ? Mais à marseille l’omerta ne touche pas seulement les médias et ce même si après ces évènements plusieurs forums « ultras » connaîtront des pages et des pages d’explications de la part de bannis du stade ou de gens outrés par la situation d’hégémonie des south winners.

 

Car nous n’en sommes qu’au début, les incidents qui suivront sont encore plus grave bien qu’une nouvelle fois les journalistes s’en désintéresseront totalement malgré les faits et le procès qui s’en suivra.

 

La situation là bas est complexe et revêt plusieurs facettes. Les incidents entre associations et les victimes de ce jeu de massacre,  les relations sw/stadiers/cu/milieu et club et le contrôle des abonnements (nerf de la guerre pour certains).

 

 

 

* La boutique du CU a fait couler peu d'encre et a beaucoup fait baver, longtemps on a légitimement pensé que les bénéfices colossaux (imaginez vous des milliers de clients de toute la france dû à la popularité hallucinante de ce club, achetant toutes sortes de produits dérivés à l'effigie du groupe qui lui vaudra beaucoup de quolibets et de comparaison à un supermarché) allait directement dans les poches de l'association. Cependant une affaire courant 2008 va mettre en lumière pas mal de choses. Une embrouille financière et judiciaire qui aboutira à une plainte du CU au tribunal envers d'autres membres du CU (notamment les bénéficiaires des sous-sous de la boutique, en l'occurrence quelques figures fondatrices du CU en 84 dont nous tairons les noms) après que ceux-ci se soient autoproclamés "directif du groupe" lors d'une AG qui n'en était pas une. Leur but reprendre la poule aux oeufs d'or à leurs comptes car "Bourgui" (Christophe Bourguignon, le président du cu en 2008 et toujours en place aujourd'hui) avait pris la décision de ne plus rien filer en dividendes à cette boutique car il semblerait que le cu payait à une SARL virage sud un certain montant chaque année. Bref aujourd'hui le CU s'est coupé "idéologiquement" de la boutique et de ses propriétaires (une des revendications des membres de la Cosa en son temps), c'est à souligner! Mais c'est bien trop tard, aujourd'hui le CU s'est attiré les foudres de pas mal de monde à cause de son aveuglement et de ses diktats. Hélas, pour eux, la Cosa n'a pas réussi à fédérer autour d'elle, un peu trop d'arrogance diront certains, trop élitiste diront d'autres. Si tant est que le délire s'essoufle assez rapidement et déjà en 2003 la Cosa est dans le creux de la vague quand les SW s'attaqueront à elle. Le Cu sortira exangue de cette scission d'autant plus qu'elle perdra au fil des années pas mal de sections qui se désolidariserons de Bourgui et sa clique qui fait l'unanimité contre elle.

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