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Blog à part

Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Guerre au sein de la Mocro Maffia 11

Publié par Desmoulins sur 23 Janvier 2020, 16:46pm

Catégories : #Mocro Maffia, #Pays-Bas, #Espagne, #Belgique, #crime organisé, #Trafic de drogue

Port de Santa Marta en Colombie (SA Marine)

Port de Santa Marta en Colombie (SA Marine)

Depuis 2017, les autorités ont noté une recrudescence des saisies sur l'axe Brésil Anvers au même titre qu'une augmentation sur celui de Surinam vers les ports européens, Anvers, Rotterdam et Le Havre en tête. 
Et d'ailleurs vers la fin de l'année 2018, les polices brésiliennes et colombiennes ont intercepté diverses cargaisons de cocaïne justement à destination de la Belgique. Un total de 1 416 kilos a été saisi.
La cocaïne était dispersée sur quatre cargaisons interceptées dans des ports du Brésil et de la Colombie. Dès le 28 décembre 2018, les autorités colombiennes ont découvert 110 paquets de cocaïne de 126 kilos dans un conteneur réfrigéré dans le port de Santa Marta. Selon les médias locaux, la drogue «appartenait» au Clan del Golfo.
Deux jours plus tard, le 30 décembre, des douaniers du port brésilien de Paranaguá ont constaté que la porte d’un conteneur était ouverte. Dans le conteneur, ils ont trouvé huit sacs de sport contenant au total 347 kilos de coke. Dans la même ville portuaire, les médias locaux ont également annoncé une importante saisie de drogue le vendredi 4 janvier. Dans un conteneur contenant de la viande de poulet congelée destinée à Anvers, 760 kilos de cocaïne ont été interceptés.

Le même jour, les autorités colombiennes ont également annoncé la capture d'une cargaison de cocaïne à destination d'Anvers. 183 kilos de coke ont été trouvés dans un conteneur avec du papier. Il y avait divers logos sur les blocs de cocaïne, y compris les épis de maïs.

Le port de Paranagua sous contrôle chinois 

La sécurité et les contrôles dans ces hubs que sont les ports à containers sont devenus les priorités des autorités. La corruption semble endémique dans certains secteurs de l'activité portuaire et si les responsables se sentent désarmé face à l'augmentation de la production des drogues (particulièrement la cocaïne) et par voie de conséquence l'augmentation des envois vers l'Europe et donc des saisies, des solutions sont envisagées pour mener à bien l'énorme tâche qui attend les douanes. Mais il faut d'abord régler les plus gros cas de corruption au sein des institutions portuaires, des services des douanes et de police. Il y a bien sur des réussites comme cette saisie de 1 136 kilos de cocaïne retrouvés dans 33 sacs entreposés au milieu d'une cargaison d'avocats. A noter que depuis 2017 Paranagua est géré par le groupe China Merchants Port Holdings qui a signé un très gros chèque de 778 millions d'euros pour acquérir ce qui était à l'époque sa première implantation en Amérique du Sud. Nonobstant la somme investie, on ne peut pas dire que la sécurité soit l’apanage des propriétaires chinois ne jurant que par le volume de fret.

Le port de Paranagua (Joc.com)

Le port de Paranagua (Joc.com)

Le 18 janvier 2019 le département national des enquêtes et le FIOD néerlandais effectuent des perquisitions aux domiciles de trois agents des douanes soupçonnés, entre autres, de blanchiment d'argent. Le journal De Telegraaf a rapporté plus tôt que les agents des douanes sont également soupçonnés d'implication dans l'importation de drogues. Les trois douaniers âgés de 31, 34 et 37 ans viennent de Schiedam, La Haye et Rotterdam. 
Les policiers ont trouvé 150 000 euros en espèces. L'enquête - dirigée par le parquet général de Rotterdam - a été ouverte en raison de retraits en espèces et de dépôts sur les comptes bancaires de suspects, qui n'étaient pas proportionnels à leurs revenus légaux. Les douanes fonctionnent sous une grande pression. Les criminels contactent régulièrement le personnel des douanes et des sociétés portuaires pour fournir des services. Pour lutter contre la criminalité dans le port, le programme Integere Haven a été mis en place il y a quelques années. Il s’agit d’une collaboration entre le ministère public, la police, les douanes, Deltalinqs (l'association professionnelle des sociétés portuaires et industrielles du port de Rotterdam), la municipalité et l’autorité portuaire. Le programme tente de prévenir la corruption dans la zone. Ce programme hélas ne porte toujours pas ses fruits. Le mois dernier, une consultation d'urgence a eu lieu sur les problèmes d'intégrité dans le port. 
On ignore dans quel département des douanes travaillent les suspects. Quelques dizaines de personnes travaillent dans le département crucial "pré-arrivée" de Rotterdam Sud. Après une brève vérification, ils doivent décider si les conteneurs contrôlés et jugés "à risque" par les systèmes informatiques doivent subir un contrôle plus poussé.
Trois employés de ce département (Gerrit G., René F., Dennis van den Berg) ont été traduits en justice. Gerrit G. avait déjà été condamné par le tribunal en 2017 à 14 ans de prison pour avoir collaboré à l'importation de gros lots de drogue. L'affaire contre l'ancien agent des douanes Gertie V. est jugée en février 2019. Il est condamné à 2 ans de prison pour corruption au lieu des 12 ans réclamé par le procureur. Il travaillait pour les douanes depuis 2001 et pour le service de pré-arrivée depuis le début de 2009. En tant que fonctionnaire, il a violé son secret professionnel conformément à la loi et aurait reçu 670 000 euros en pot-de-vin. Il aurait également blanchi de l'argent. L'enquête a montré que V. avait subi des pressions pour laisser passer des conteneurs. Lui et sa famille ont été menacés. Un voisin a été kidnappé dans sa rue et, comme l'accusé, conduisait une voiture noire. 
Un responsable des autorités fiscales à Rotterdam est également impliqué dans une autre enquête criminelle.

De nouvelles mesures à prendre

Le 13 février, 1500 kilos de cocaïne ont été interceptés dans le port de Rotterdam et un douanier de 37 ans Hassan O., arrêté. Le lendemain, Allard Castelein, PDG de l'autorité du port de Rotterdam, a prévu une réunion avec les autorités municipales, la police, les douanes, les expéditeurs, les terminaux et les transporteurs. «L'objectif est de réduire le plus possible le trafic de drogue et la corruption», a-t-il déclaré au De Telegraaf. 
En Belgique, tous les ans depuis 2012, la police mène une opération en testant les ouvriers portuaires de Zeebrugge (Bruges). Sur les 41 dockers testés, 5 se sont révélés positifs à la cocaïne et une détention d’arme a été constatée. 41 véhicules ont été contrôlés, l’effort ayant été mis sur les trajets travail-domicile et sur la conduite de véhicules dans l’enceinte même du port. 22 véhicules se sont révélés positifs à la cocaïne, sachant que ces véhicules changent souvent d’utilisateurs.

Allard Castelein (efr business week)

Allard Castelein (efr business week)

La mission va être titanesque pour à la fois combattre les influences extérieures tout en limitant les failles humaines et techniques intérieures surtout que chaque affaire est un nouveau caillou balancé dans le lac des certitudes des organisations criminelles pour qui chaque homme/femme à un prix.
A la mi février, la police fédérale d'Anvers a mené 46 perquisitions dans la ville et ses environs. Quinze membres d'une grosse organisation criminelle ont été arrêtés. L'organisation était impliquée dans le trafic de drogue, au blanchiment d'argent (via l'immobilier en Turquie), à la falsification, aux armes et à la corruption. Cette organisation était dirigé par la famille criminelle assyrienne des Y. L'enquête qui a commencé en 2017 a montré que la famille Y est lié avec Melikan Kucam, membre du conseil municipal de Malines qui aurait commis une fraude de faux papiers avec des visas humanitaires.
Selon le parquet général d'Anvers, le groupe entretient également des contacts avec des personnalités influentes en Turquie. Il y aurait également eu une lutte de pouvoir interne au sein de l'organisation, avec plusieurs incidents violents survenus au sein du gang. L'un des incidents possibles était le règlement de comptes contre Marsin Y. à Schoten en août 2017. Ce dernier était le chef d'équipe au terminal à conteneurs du port d'Anvers depuis 2008 et c'est lui qui plaçait les conteneurs (il était payé 150 000 euros par containers). Marsin aurait travaillé pour d'autres organisations qui le rémunérait 300 à 500 000 euros. La situation s'est aggravé après la saisie de 1000 kilos de cocaïne appartenant à Bayran à Anvers. C'est après ça que Marsin a été blessé dans ce guet-apens.
Quelques jours plus tard, une autre opération a mené à d'autres interpellations dont  un policier anversois retraité, Ivo G. Un inspecteur a été arrêté, Michael K. mais il a été relâché depuis tout en  restant sous surveillance.
Début mars, la police arrête sept suspects pour importation à grande échelle de cocaïne dans le port d'Anvers. En 2018, ce réseau aurait importé à lui seul 2,7 tonnes de cocaïne.
Les 2 700 kilos avaient été importés en deux fois. La première cargaison pesait 317 kilos et a été retrouvée dans le port en juin 2018. Au cours de l'enquête, un ancien docker a été soupçonné. Dans le cadre de l'enquête en cours, la police a saisie une deuxième grosse charge en décembre: plus de 2,4 tonnes. 
Le logisticien du réseau est le propriétaire d'une entreprise de transport de Deurne. L'homme nie toutes les accusations. (Gazet Antwerpen)

De nouveaux records de saisies à Anvers

Le 22 mars, le docker Tarik B., 26 ans, de Deurne, est condamné à 40 mois de prison pour son implication dans l'importation de 471 kg de cocaïne. Il avait effectué des mouvements suspects avec un conteneur sur le quai à conteneurs 1742. L'homme avait été la cible d'une attaque de deux grenades à main en mars de l'année dernière.
Tarik B. travaille comme cariste au terminal PSA du port de Waasland. Il déplace de 80 à 100 conteneurs par équipe. "Je ne déplace que les conteneurs que le planificateur entre sur mon ordinateur de bord. Je ne prends jamais un conteneur. Je n’ai rien à voir avec cela", a déclaré le docker lors de son procès. Il a été jugé coupable d'avoir déplacé un conteneur d'un navire du Panama, sans en avoir eu l'ordre et un conteneur d'un navire européen qui n'avait pas à passer par le scanner des douanes.
Le 2 avril, la police d'Anvers a interpellé 3 employés du port soupçonnés d'avoir aidé des trafiquants de drogues. L'enquête avait démarré après la saisie de 500 kilos de cocaïne en fin d'année dernière. Paul J., de Wilrijk fait partie des interpellés. Sa maison avait été la cible de tirs durant l'été 2017.

A lire article du journal l’Écho sur la situation actuelle à Anvers. En 2018 d
ans le port, 50,6 tonnes de cocaïne ont été interceptées. C'est presque 10 000 kilos de plus qu'en 2017. L'augmentation par rapport à il y a 4 ans est vertigineuse. En 2014, 8125 kilos ont été saisis. Les chiffres montrent également la forte augmentation du nombre de lots d'héroïne saisis dans le port en 2018. En 2017, 1131 kilos ont été emballés, contre 4429 kg l'an dernier. Au total, près de 80 tonnes de drogues et de matières premières ont été saisies dans le port d'Anvers en 2018, dont près de 17 000 kilos de marijuana.

1300 kilos de cocaïne saisis en mars 2018 (hln.be)

1300 kilos de cocaïne saisis en mars 2018 (hln.be)

Les dockers et douaniers ne sont pas les seules corporations touchées par la corruption.
Le 8 janvier 2019, les policiers anversois arrêtent cinq suspects dans le cadre d’une nouvelle enquête sur un trafic de drogue. Parmi eux, un douanier et deux avocats, Pol V. et Luc V.. Les deux avocats ont depuis été libérés. L'enquête est liée à un ancien dossier contre le trafiquant Fakher E.K., gérant d'un snack-bar à Eilandje (Anvers). Il avait été condamné à 5 ans de prison en 2017 pour avoir importé plus de 400 kilos de cocaïne. Après 2017, il a également tenté de mettre en place un trafic de drogue à partir d'une nouvelle entreprise de restauration. Fakher EK aurait impliqué J.A., un agent des douanes qui a été arrêté en même temps que lui et des perquisitions à domicile ont été effectuées. Les deux avocats arrêtés dans la matinée ont été autorisés à rentrer chez eux après leur interrogatoire par le juge d'instruction. 
Ce n'est pas la première fois que Pol V. a affaire à ses collègues de la justice. Il a notamment été arrêté en 2018 pour suspicion de fuite d’informations dans un autre dossier de trafic de drogue. Le juge d’instruction l’a également relâché mais lui a imposé une interdiction professionnelle. Il a niéa nié avoir divulgué des informations dans cette affaire et l'interdiction professionnelle a été levée après un mois seulement. En 2002, c'est encore Pol V. qui avait été dénoncé pour des fuites d'informations. Lui et son assistant auraient transmis des informations secrètes au trafiquant Guy D.G.. Il n'y a pas eu là non plus de poursuites pénales.
Le 8 janvier la police a intercepté 94 colis contenant 2345 kilos de cocaïne dans le port de Panamaribo. La cargaison était dissimulée entre des sacs de riz dans huit conteneurs prêts à être transportés. La cargaison devait être expédié en France via la Guadeloupe. Il s'agit de la plus grosse saisie de l'histoire du Surinam. Selon les enquêtes c'est une très grosse organisation qui est derrière. A Nickerie, dans l'ouest du pays, l'entrepreneur et producteur de riz Nitender Oemrawsignh de la société Nivash a été arrêté en lien avec la saisie. 3 autres personnes sont été arrêtées. Nitender n'a en fait pas été arrêté car il a été retrouvé mort d'une balle dans la tête le 14 janvier. 10 personnes ont été arrêtées en lien avec la saisie. Le 10 octobre 2018 entre 700 et 800 kilos de cocaïne avaient été trouvés dans 5 conteneurs au milieu d'un stock de riz appartenant à Nitender. La drogue avait transité par Anvers et avait été livré à un belge du nom de Flor B. aka «De Langen» et fut ensuite envoyé en Moldavie. Le consul honoraire de Belgique dans ce pays cherchait toujours des acheteurs pour plus de 100 tonnes de riz. Ce consul honoraire, fait partie des suspects. 

Toujours des incidents et violences dans la ville

Dans la soirée du 17 janvier dans le quartier de Borgerhout, une fusillade a fait un blessé dans la soirée. La victime est Morad S., un ex champion de kickboxing aux Pays-Bas et en Belgique entre 2010 et 2014 et ex-champion d'Europe WFCA. Il est connu pour trafic de drogue depuis plusieurs années et a connu quelques condamnations. Il s'agirait d'un deal qui s'est mal passé avec deux trafiquants néerlandais.
Le 5 février, à la demande de la justice belge, la police néerlandaise a arrêté mardi Anvers auprès d'Abdelhakime D. un trafiquant de 61 ans et l'a rendu à la Belgique. Où i lest recherché pour trafic de cocaïne international.
Selon le bureau du procureur général d'Anvers, une étude sur la famille D. a été réalisée depuis 2016. Le 17 décembre 2018, 12 perquisitions à domicile ont été effectuées simultanément et six personnes ont été arrêtées. Des drogues ont été trouvés au cours de ces recherches et quatre cafés ont finalement été fermés.
L'organisation était dirigé par les deux frères D. et leur cousin. 
Selon le bureau du procureur d'Anvers, les profits illicites réalisés grâce au trafic de drogue mais aussi pour trafic d'êtres humains auraient été systématiquement acheminés au Maroc.
La sœur de 48 ans aurait le contrôle financier dans ce pays. La famille possède des maisons, des appartements et des terrains à Al Hoceima, Imzouren et Fès. Au cours d'une commission rogatoire, 7 biens immobiliers ont été saisis au Maroc plus tôt cette année.
Les suspects ont également investi de l'argent dans l'économie légale. Par exemple, le procureur d'Anvers a déclaré qu'une société de taxis à Eindhoven, une boulangerie au Maroc et une société de sécurité aux Pays-Bas étaient en leur possession. En réalité, elle n'en recevait que les dividendes.
En Belgique, Abdelhakime D. avait été condamné en 2004 pour trafic de cocaïne. Il doit rembourser à l’État belge 2,2 millions d'euros d'actifs criminels confisqués.

Opération contre les actifs d'Abdelhakime B. en décembre 2018 (hln.be)

Opération contre les actifs d'Abdelhakime B. en décembre 2018 (hln.be)

Courant mars une série de violences se déroulent à Anvers. Est-ce dû à la récente arrestation d'Abdelhakime ? Il semble que les tensions sont toujours aussi vives entre certaines familles entre vols de drogues, et saisies douanières, la paranoïa règne.
La voiture de la matriarche d'une famille bien connue dans le trafic, est incendiée sur la Biekorfstraat. La veille, deux grenades ont visés la maison d'une autre famille (Dijlestraat).
Et il y a 3 jours c'est la BMW de Nordin El H.A., 31 ans, qui a été brûlé sur la Rupelstraat.
Ces incidents peuvent aussi avoir pour cause la montée en puissance des organisations criminelles albanaises dans la zone portuaire.
Bien que les italiens, marocains et néerlandais jouent toujours un rôle dominant dans la contrebande internationale de coke, les albanais sont en augmentation et on voit émergé des caïds comme Viktor H., un truand d'Anvers bien connu ou encore Emir N..

Le 13 mars, Hilal M., 33 ans, originaire de Genk, est retrouvé assassiné et torturé avec un brûleur de soudage dans une maison de vacances de la ville de Forzee en Wallonie. 
Makhtout était samedi avec un ami dans son garage derrière sa maison en train de fumer un zdar lorsque 3 ou 4 hommes avec des cagoules sont arrivés. Ils ont frappé Makhtout avec un marteau sur la tête, l'ont attaché et l'ont jeté avec son ami dans une voiture. Son ami est relâché peu de temps après sous la menace que, s’il disait quelque chose à la police, il lui arriverait la même chose qu’avec Makhtout. 
Quatre jours plus tard, le bailleur d'une maison de vacances à Forzee trouve le corps d'Hilal dans son gîte.
Le Belge était apparemment un accro du jeu et avait des dettes, ce qui pourrait avoir entraîné une querelle. Trois suspects ont depuis été arrêtés: deux frères avec lesquels Hilal a vécu et un Italien de vingt ans. Hilal aurait arnaqué des trafiquants et les trafiquants prétendument escroqués pourraient avoir engagé des tueurs pour se venger. Selon l’ami qui a assisté à l’enlèvement, un homme masqué aurait parlé avec un accent hollandais. Il y avait aussi un francophone, selon le Het Laatste Nieuws. 
A la mi-mars le tribunal d'Anvers a imposé 4,5 ans de prison le chef d'un groupe de trafiquants de drogue qui a vendu de l'héroïne et de la cocaïne pendant un an et demi. Le chiffre d'affaires de l'organisation était estimé à 405 000 euros. Ce réseau aurait lié à un proche de Mohammed EH l'ex bras-droit de Bouker toujours porté disparu et présumé mort.

L'Espagne va rester pour l'année 2019 un pôle important de l'activité des réseaux de la mocro maffia et comment peut il en être autrement ? 

Dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 janvier vers 3h00 du matin, Abdelhahi «Marcos» Yaqout (Yagout), est abattu de 14 balles dans sa voiture dans le quartier Las Petunias à San Pedro de Alcantara (entre Guadalmina et Puerto Banus). Marcos était un espagnol d'origine marocaine, âgé de 49 ans. Il était très connu dans la région et a été le propriétaire de plusieurs clubs et bars à Puerto Banus, notamment le «Rotana Shisha Lounge», le bar «Portside» et de la boîte de nuit «Tibu». Des lieux très apprécié par la communauté britannique locale. Il serait copropriétaire de la discothèque Tibu, dans l'allée derrière la marina, avec le groupe Linekers du frère de l'ex-footballeur Gary Lineker. L'entrepreneur n'avait pas de casier judiciaire, selon les médias espagnols. Au moment de son assassinat, Marcos conduisait une Bentley avec une plaque d'immatriculation étrangère. Il a été approché par deux hommes côté passager et il a tenté de fuir mais sans succès. Plus de 20 balles ont été tirées. Il semble qu'il fut aussi un partenaire du criminel Daniel Kinahan (fils de Christy boss du clan irlandais du même nom) selon les médias irlandais. Il pourrait s’agir d’un règlement de comptes au sein de la «mocro-maffia». Yaqout serait en effet impliqué dans le trafic de cocaïne avec des figures de la pègre comme Naoufal «Noffel» Fassih (il serait même peut être son cousin) et Ridouan T.. On dit aussi que Yagout avait été lié à l'arnaque des appartements de vacances en temps partagé du gangster britannique John «Goldfinger» Palmer, qui a trompé 20 000 clients et empoché 400 millions d'euros. Palmer a été retrouvé assassiné chez lui en 2015. En mars 2020 6 néerlandais sont arrêtés en lien avec l'attaque. Parmi eux un donneur d'ordres lié à Ridouan T..

"Marcos" abattu à Marbella (h24info)

"Marcos" abattu à Marbella (h24info)

Si la Costa del Sol reste le lieu de villégiature des trafiquants, la drogue est acheminé surtout dans la région de Gibraltar et la province de Cadix. Les trafiquants utilisant notamment massivement le fleuve Guadalquivir comme porte d'entrée. En février, les autorités espagnoles ont organisé l’opération «Lupita» en déployant plus de 200 policiers contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. 52 personnes ont été interpellées et 23 perquisitions ont été effectuées à Los Barrios, Algésiras, Chiclana et Madrid, et la saisie de 60.000 euros en liquide et 14 tonnes de résine de cannabis. Il s’agit d’un des réseaux les plus actifs de la région, dirigé par Emilio «el Moro», arrêté à Madrid. De son vrai nom, Emilio José Mazuelos Mesa, le caïd n’a que 37 ans, et est pourtant considéré comme un des principaux importateurs de résine de cannabis entre le Maroc et l’Espagne et comme le lieutenant d'Abdellah el Haj le «Messi du haschisch». En mars 2019 5 personnes d'origine marocaine sont arrêtés par l'Udyco (l'Unité de la drogue et du crime organisé) pour le meurtre d'un trafiquant rival. Parmi ces interpellés on trouve justement Abdellah el Haj. Ce dernier et ses 4 hommes étaient déjà inculpés pour trafic de drogue, associaiton de malfaiteurs et blanchiment d'argent. La police affirme que l'adn d'un des 5 hommes, Brahim M. a été retrouvé sur un gant sur les lieux de l'enlèvement. Seulement El Haj a pu payer sa caution de 80 000 euros ainsi que celle de ses compagnons (25 000) et il a disparu dans la nature.El Haj se trouverait aujourd'hui au Maroc mais son réseau a été totalement démantelé. Petite consolation pour la police. En avril, la police et les douanes de Guergarat (extrême-sud du Maroc, à la frontière avec la Mauritanie) interceptent un camion se dirigeant vers le Mali avec à son bord 11.940 kilos de résine de cannabis. La drogue était dissimulées dans des meubles de cuisine. 

Un capitaine de la Guardia Civil arrêté

Fin février, C'est un réseau qui achète de la cocaïne aux Pays-Bas pour la revendre à Melilla et au Maroc qui est démantelé et 18 personnes interpellées. L’organisation avait le monopole de la revente au détail de la cocaïne dans l’enclave espagnole, avec un système de livraison à domicile.
Plus de 10 kilos de cocaïne, 469 grammes de produits de coupe, 250 grammes d’éphédrine, 376 grammes de méthamphétamine, une balance de précision, 982.000 euros en liquide, 374.420 dirhams (37.400 euros), 34 véhicules de haute et moyenne gamme, des téléphones portables et des documents ont été saisis. On est peu habitué à voir des réseaux acheté de la drogue en Europe du nord pour la revendre en Espagne et au Maghreb. (Crimorg.com – Guardia Civil)
Tout comme ailleurs, les autorités espagnoles doivent pâtir de la corruption de certains agents, le 4 juillet, Joaquín Franco, capitaine de la Guardia Civil, chef de police judiciaire à Algésiras, est interpellé, soupçonné de liens avec les trafiquants de drogue et notamment avec Emilio «el Moro» Mazuelo arrêté en février. Le garde civil est accusé d’avoir révélé des informations confidentielles. Le policier corrompu est en charge des enquêtes sur le trafic et le crime organisé dans cette région sensible du sud de l’Espagne.

En ce début d'année aux Pays-Bas, Omar L. est transféré d'urgence fin janvier dans un autre établissement pénitentiaire car, selon le ministère de la Justice, il était prévu de le tuer à l'intérieur des murs de la prison. Des sources ont déclaré qu'Omar devait être tué dans une salle de prière avec une arme à feu passée en contrebande. Il est resté dans la maison d'arrêt de Krimpen aan den Ijssel. Il a été conduit dans une cellule d'isolement et a depuis été transféré dans un autre établissement. 1 an plus tard il tentera de s'évader de sa «nouvelle» prison.

(Het Parool)

(Het Parool)

S'il y a bien une chose qui a changé la vie des criminels comme des policiers c'est la téléphonie cryptée. Que ce soit le Phantom Secure chouchou des mexicains (ce qui a valu l'arrestation du CEO Vincent Ramos en 2018) d'Ennetcom ou PGPSafe pour ne citer qu'eux, ils ont tous révolutionné la façon de communiquer des trafiquants et autres criminels. Ils ont certes facilité les échanges mais au détriment de la paranoïa ambiante qui faisait qu'on se méfiait toujours d'être sur écoute. La téléphonie cryptée a endormi la vigilance des criminels au plus grand bonheur des enquêteurs. Se croyant en sûreté (et ils l'ont été oui, un temps) ils se sont mis à faire confidences sur confidences et à même garder les preuves de leurs forfaits sur ce soit-disant téléphone inviolable.
Aujourd'hui aux Pays-Bas notamment on ne compte plus les nouveaux messages PGP décodés ou informations supplémentaires qui ont été trouvés dans des dizaines d'enquêtes criminelles. Les dernières recherches sur les serveurs pour téléphones pgp ont généré plus d’un million de nouveaux messages.
Le procureur national du ministère public l'a annoncé mercredi. En outre, l’équipe THTC (High Tech Crime) de l’enquête policière nationale s’attend à ce que les informations soient toujours disponibles dans les enquêtes dans lesquelles il n’y en avait aucune.
Avec les téléphones PGP, principalement des BlackBerry et certains téléphones Android, vous ne pouvez pas recevoir d'appels. Seuls les messages chiffrés (sms) sont envoyés. Les téléphones étaient très populaires il y a quelques années, notamment dans les milieux criminels. Le cryptage de PGP en tant que tel n’a pas été cracké, mais la police a eu accès aux téléphones et aux serveurs utilisés.
De nombreux téléphones ont été régulièrement confisqués par la police mais n'ont pas été "crackés" à l'époque.

Une source d'information quasi inépuisable.

Cela a changé après que les serveurs sur lesquels le trafic de messages avait été confisqué lors de deux enquêtes distinctes au Canada (Ennetcom) et au Costa Rica (PGPSafe). Dans le premier cas, cela avait déjà généré 2,3 millions de messages, selon le ministère public de l'époque.
Entre temps, la recherche THTC a fourni beaucoup plus de données. Des données ont été trouvées dans les systèmes de sauvegarde des serveurs. "Nous avons des centaines de milliers de nouvelles données, pour un total de plus d'un million", a déclaré le «cyber-procureur», Martijn Egberts.
Entre autres, dans l’affaire de la cocaïne du prévenu Ronnie Willemsbos, dans laquelle le principal suspect avait utilisé un téléphone portable pendant plus de sept ans, et le décorticage du dit téléphone a la base de la mise en examen des membres du réseau.
Willemsbos, le principal suspect de la contrebande de près de 5 000 kilos de cocaïne via le port d'Anvers, a été condamné à 86 mois de prison par le tribunal d'Amsterdam. Selon le tribunal, Ronnie était le pivot logistique du réseau, dans lequel le coke était arrivé en Europe en mars 2016 dans une cargaison d'ananas du Costa Rica.
Ronnie a en fait été condamné à 8 ans mais a reçu une réduction de peine de 10 % pour une mise sous écoute jugée illégale par le tribunal entre Ronnie, son avocat et un complice Ismaïl Ö dans un commissariat d'Amsterdam.
Dick de L. a pris 6 ans de prison et a eu une remise de peine de 5% pour sa longue détention avant procès. De L. avait mis sa société à disposition pour couvrir les importations de cocaïne. Au total, elle a importé 97 conteneurs d'ananas. Les ananas ont été payés au Costa Rica en espèces, pour un total d'environ 1,2 million d'euros. C'est pourquoi de L. a également été condamné pour blanchiment. 
Ismail Ö. est le chauffeur qui a livré la cargaison d’ananas en mars 2016 dans un hangar du Brabant. Ce que la bande ignorait, c'est que les douanes belges, qui avaient retrouvé la coke lors d'un contrôle de routine, avaient porté les stupéfiants à 30 grammes après le chargement du pont et que le transport vers les Pays-Bas était surveillé. (Crimesite)

(extremetech)

(extremetech)

Le 3 mars, un café d'Amsterdam, le Smoke Palace, a été visé par un bombe sans faire de blessé. Le 13 janvier dernier un événement similaire s'était déroulé. Le café appartient à Mohamed El Y., 51 ans, dont le frère Mustapha est un trafiquant de drogues dont la tête à été mise à prix. Ce dernier possède une entreprise de location de voitures dont le siège a été la cible d'un incendie criminel.

Début mars c'est un autre aspect moins connu de la criminalité organisée qui est mis à jour.
A La Haye, la police a mené 35 perquisitions dans le quartier d'Ypenburg Rijswijk, Zoetermeer, Nootdorp et dans un bâtiment à Rotterdam et 18 personnes ont été arrêtées, 5 ares à feu saisies, de la drogue ainsi que 14 voitures.
D'après la police, il ressort d'une enquête de l'équipe de la police économique et financière (FINEC) de l'unité de police de La Haye qu'à Ypenburg se déroulent dans de grands complexes d'appartements sous anonymat des activités criminelles. Ce qu'on appelle des appartements fantômes (spookwoningen). C'est à dire que ce sont des maisons utilisées par le Milieu pour y stocker des choses ou pour s'y cacher. Plusieurs gérants d'entreprises de location ont été interpellés, les clients payaient en cash ou en argent blanchi via d'autres sociétés. Parmi les interpellés on trouve un policier Donovan A., un gradé faisant office d'intermédiaire entre les criminels et les propriétaires des maisons. Le policier arrêté travaille au siège de la police à La Haye, où il conseille directement les forces de police. Donovan A., 36 ans, avec 2 autres personnes, figurerait parmi les principaux suspects.  Donovan a une société appelée «M. Donovan Entertainment», qui organise la sécurité lors des fêtes. A. travaille avec la police depuis 9 ans maintenant. Auparavant, il était conseiller en sécurité auprès du ministère de la Justice et de la Sécurité. A. est d'origine surinamaise, à l'instar de nombreux autres suspects arrêtés dans le cadre de l'action contre les maisons fantômes. Selon De Telegraaf, ils feraient partie d'une très grande organisation de trafic de drogue opérant à l'échelle internationale et desservant le Surinam. L'affaire survient à un moment malheureux pour la police. Plus tôt cette semaine, 2 autres scandales ont également attiré l'attention. Par exemple, un détective de l'unité nationale arrêté pour suspicion de fuites. Et Mehmet A., 22 ans, un stagiaire en formation à Amsterdam, 45 mois de prison ont été réclamés, car, selon le ministère public, il a fourni aux criminels, pendant un an, des d'informations sensibles contre rémunération.

Des tirs, des enlèvements, la routine

Le 16 mars, à Amstelveen, un homme de 55 ans et sa fille de 17 ans ont été blessés par balles dans la rue. La victime est Ahmet G., un homme d'origine turque. Il a été touché aux genoux et sa fille au pied. Ils ont pu en réchapper car l'arme se serait enrayée, G. est bien connu de la police.
Il est apparu à la fin des années 1990 dans le cadre d'enquêtes menées contre le caïd turc Nedim Imac, liquidé, en 2007. Il a par la suite été impliqué dans de grandes enquêtes sur le trafic de cocaïne. G. est considéré comme un grand nom dans l'environnement du trafic de drogue.

Mi-mars, l'enquête sur l'enlèvement de Younes El B., à Anvers est presque terminée. Selon le Antwerp Gazet, le procès contre quatre suspects français pourrait bientôt commencer. Les deux donneurs d'ordres néerlandais Houssine «Hoes» A.S. et Abdelhamid "Kikker" A. ne figurent pas parmi eux.
Othman El B., le frère de Younes résiderait à Dubaï actuellement. Selon le journal, la police pense qu'il a organisé des transports de cocaïne et est entré en conflit avec l'Amstelodamois Houssine qui fut associé de Benaouf A. dans le conflit contre Gwenette Martha. On soupçonne que, quand Ait a fait appel à quatre gangsters parisiens pour kidnappé Younes El B. Ce dernier serait également l'un des suspects dans la même enquête dans laquelle l'ex présentateur télé Frank Masmeijer a été reconnu coupable (la contrebande de plus de 400 kilos de cocaïne en 2014) .
Younes a été libéré à un moment donné. Quelque temps plus tard, la police a inculpé Abou S., Mohamed K., Rachid B. et Hacene S., 4 criminels franciliens de l'enlèvement. Les suspects se sont montrés silencieux. Mohamed K. a toutefois nié qu'il y ait eu un enlèvement. Il dit que Younes s'est porté volontaire pour régler un conflit commercial entre la famille El B. et «Hoes»
La police belge compte huit suspects. En France, un homme qui aurait gardé El B. a depuis été liquidé. Une fausse identité liée à Houssine Ait a été découverte chez un gardien de la paix de la ville de Bruxelles. Dans une conversation téléphonique, Othman El B. a parlé de «Hoes» en tant que client. Les Belges soupçonnent également le groupe de suspects de l'enlèvement et ru probable meurtre d'Abdelkader Bouker. 

(Ad.nl)

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Le 15 juin, Mohamed A., 26 ans, est porté disparu à Rotterdam. Il aurait été lié à un réseau de trafiquants et jouait le rôle de récupérateur dans le port. Il aurait été tenu responsable de la disparition d'un lot de cocaïne. Un informateur a indiqué qu'il aurait volé cette drogue avec une jeune femme qui savait où se trouvait la drogue car elle faisait office de courrier pour un groupe de trafiquants marocains de Crooswijk. Seulement elle l'aurait ensuite trahi et balancé au groupe qui a enlevé et probablement tué A.. 

Petit retour chronologique sur la grosse affaire de ce début d'année.
Le 27 février a débuté les audiences préliminaires du trafiquant Rico le Chilien. Durant celles-ci, on a évoqué son nom dans trois règlement de comptes. Samir «Scarface» Bouyakhrichan, Gwenette Martha, Frankie Scharrenberg. La cour a accepté la demande d'audition de notre ami Raffaele Imperiale dans le procès de Rico le Chilien. Visiblement il faisait "partie de la même organisation". Visiblement une enquête va être diligenté pour connaître les liens entre Rico et Raffaele en Italie. Concernant la mort de Samir «Scarface» Bouyakhrichan, Rico va aussi être entendu. Il aurait eu des contacts téléphoniques avec un des possibles instigateurs du meurtre R.T. Naoufal F. sera entendu aussi. Ça parle même d'une possible audition de Mink Kok (un autre rival de Rico) et aussi de Mustapha F., autre gros nom de la mocro maffia (visé par une tentative de meurtre à Marrakech en 2017). 
En mai, les procureurs Maaike van Kampen et Anke van de Venn constatent un "renforcement" des preuves selon lesquelles «Richard le Chilien» et son organisation criminelle ont constamment commis des actes de violence. Les e-mails mutuels échangés entre des personnalités influentes d'Amsterdam proviennent des fameux serveurs «Good Good Privacy» (PGP) d'Ennetcom et PGP Safe, qui ont été saisis au Canada et au Costa Rica. Une quantité énorme de courriers électroniques cryptés est devenue lisible.  Par exemple, Les enquêteurs on pu décrypter une conversation entre deux criminels bien connus d'Amsterdam, Luis Magan Tier (frère de Mario abattu en 2015) et Delano B., discutant de la situation dans l'environnement criminel, après que la police leur ait annoncé qu'ils étaient sur une hitlist. 
Ils disent savoir «que la menace doit venir de cette chatte (pussy traduire par «ce lache») chilienne». Selon les procureurs, cela correspond aux informations des services secrets du département des enquêtes criminelles concernant les ordres de meurtre de R.T. et «Rico le Chilien».  Les 2 hommes soupçonnent que le groupe de Richard, a fait abattre Mario considéré comme un concurrent. Selon l'enquête, cela concorde aussi avec l'idée selon laquelle Richard voulait que Luis soit tué car il savait qu'il avait tué Mario. 

Mink Kok vs "le petit"

Le rapport des données récoltées fait état que Mink Kok, aurait également des problèmes avec "le petit" le surnom péjoratif qu'utilise certains pour désigner R.T.. Kok serait fâché parce qu'en 2013, le groupe autour de Rico et R. auraient fait liquider Frank «Pannenkoek» Scharrenberg à Marbella.
La liquidation de Luana Lux Xavier sous les yeux de sa fille fin 2015 serait liée à la trahison de son ami Najib "Ziggy" Himmich, porté disparu (et probablement assassiné), qui s'était rapproché de Naoufal "Noffel" F., qui aurait tenté de doubler les deux compères. La sœur et la mère de Lux Xavier désignent le criminel Khalid J. d'Amsterdam, surnommé «Eye». Luana lui aurait dit, peu de temps avant sa mort, qu'elle voulait parler à la police. C'est pourquoi elle aurait été éliminée sur ordre de Richard.
Cette histoire correspond au contenu d'une lettre anonyme qu'a reçu la police: Luana a dû mourir parce qu'elle en savait trop sur le groupe. Les liens entre Richard et les Kinahan sont également abordés dans les e-mails cryptés.
Le groupe aurait été accusé des liquidations de Samir Bouyakhrichan (Espagne, 2014), Samir Erraghib (IJsselstein, 2016) et de l'ancien blogueur Martin Kok (Laren, 2016). L'avocat de Richard a demandé sa libération sous certaines conditions car l'affaire risque de durer jusqu'en mai 2020.

L'aura de R. est telle que chaque règlement de comptes touchant un résident d'Utrecht est scruté à la loupe afin de voir si l'ombre du caïd ne plane pas au dessus.
Le 18 février, c'est justement un natif d'Utrecht, Marco Stulen, 49 ans qui est tué de 2 balles par deux hommes dans le barrio Pedrera de Copacabana près de Medellín. Les autorités colombiennes ont annoncé que Stulen se rendait très fréquemment en République Dominicaine et était soupçonné d'être impliqué dans le trafic de cocaïne. Il était en contact avec des trafiquants de drogue à La Haye (dont le parrain bien connu est Piet S.) et était à Medellin avec des amis néerlandais, également actifs dans le commerce du cacao. Ce n'était pas un gros acteur du milieu mais il avait déjà été arrêté par le passé avec de la cocaïne sur lui, dans ses sous-vêtements pour être précis et avait été lié à une pépinière de haschisch. Pour le moment rien ne rattache ce meurtre aux autres. Marco aurait pu être victime d'un autre réseau en tant qu'otage comme cela se fait de plus en plus, en garantissant le transport de la drogue avec un gage humain.
Quelques semaines plus tôt, le collaborateur de justice Nabil B., a accusé R.T., l'associé de Rico d'être derrière le meurtre de Viktor van den Broeke survenu en République Dominicaine en 2013. Il a déjà fait état de douze meurtres et tentatives dans lesquels R. et Saïd R. son bras-droit seraient impliqués (dont le meurtre de Ranko Scekic en 2016 et d'Hakim Changachi en 2017. Viktor faisait partie du réseau du douanier belge corrompu Tim Deelen (voir épisodes précédents).

Les procureurs sont en train de soulever un énorme lièvre et on voit se dessiner les contours d'une très grosse organisation transnationale derrière les personnalités et parcours de R. et Richard. Et dont on aura une vision bien plus précise dans le prochain épisode.

 

 

(Sources : Crimesite; Telegraaf; DiaroSur; Guardia Civil; Crimorg.com ; Ad.nl; Misdaad ; HLN ; Gazet Antwerpen)

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